
Titre : Les Lamentations de l’Agneau
Auteur : Kei Toume
Éditeur japonais : Gentosha
Éditeur français : Akata/Delcourt
Nombre de tomes : 7
Date de sortie du premier tome : jap>16/01/97; fr>20/04/05
Date de sortie du dernier tome : jap>24/02/03 ; fr>26/04/06

L’histoire :
Kazuna Takashiro, un lycéen ordinaire, vit chez des amis de son père, dont il est sans nouvelle depuis la mort de sa mère quelques années auparavant. Mais un jour, alors qu´il voit une tâche de peinture rouge sur la manche d´une de ses amies, il s´évanouit. Il se souvient alors de la maison de son enfance et éprouve le profond besoin d´y retourner. A sa grande surprise, il y trouvera sa soeur aînée, Chizuna. Cette dernière lui révèle le lourd secret qui pèse sur sa famille : ils sont sujets à une maladie sanguine les poussant à désirer du sang… humain !
Les dessins:
Le trait de Kei Toume est particulier et reconnaissable entre mille. Une sorte de « brouillon soigné » (bel oxymore, je sais). Un style qui se rapproche du croquis. C’est très beau, mais ça ne plaira pas forcément à tout le monde. Mais moi, ça m’a plu, c’est l’important, non ?
Les illustrations couleurs sont magnifiques, et c’est dommage qu’il n’y ait pas de pages couleurs. Le logo français est bien réussi aussi, du bon boulot de la part d’Akata (mais ça, ça n’étonne personne ^_^).
Le scénar’:
Malgré un thème actuellement utilisé à toutes les sauces, Les Lamentations… de démarquent rapidement du reste des production par son ton résolument pessimiste. D’une ambiance mélancolique, on passe graduellement à un fatalisme désespéré.
Des vampires? Pas vraiment. Evidemment, on y pense. Mais ici, c’est une maladie. Elle ne rend pas les gens classes et cool comme dans un vulgaire film américain de super-héros (parce que se prendre des rayons gamma en pleine tronche, ça ne rend pas élastique ou invisible >_> »…). Ici, il faut bien évidemment la soigner, car les crises qu’elle provoque sont non seulement dangereuses pour le malade, mais aussi pour l’entourage. Néanmoins, rien ne semble pouvoir empêcher l’inéluctable…
Les personnages en sont conscients et vivent avec. Le cercle fermé présenté par Kei Toume se résumant à assez peu de personnes pour, qu’au final, chacun prenne note des souffrances de l’autre. Souffrances physiques, mais aussi psychiques/mentales. Souffrance à cause de la maladie pour Chizuna et Takahiro, souffrance d’être laissé dans l’ignorance pour ses amis, d’être abandonné pour ses parents adoptifs (oui, c’est lui qui les abandonne, pas l’inverse XD).

La fin :
Dans cette peinture d’une lente et longue descente aux enfers, on était pouvait s’attendre à une fin des plus macabres, refermant le dernier volume de la série avec une envie de prendre la corde et le tabouret le plus proche. Bizarrement, rien de tout ça. Enfin, pas si bizarre, en fait.
A l’origine, Kei Toume avait prévu de dessiner un manga sombre et franchement pessimiste (elle l’avoue dans la postface), mais elle a changé de plan en cours de route, apportant une touche d’espoir à la fin. Une petite flamme, fragile, qui brille faiblement dans les ténèbres du désespoir.
Le problème c’est que, autant je peux comprendre cette fin et l’accepter, autant je trouve qu’elle tranche radicalement avec les 46 chapitres précédents. Et ce virement final m’a un peu déçu, je dois le dire. J’aurais adoré trouvé, en bonus, une fin alternative, celle qu’elle avait imaginé lors de la conception du titre, un peu comme dans les bonus DVD. Director’s cut ! Malheureusement, rien de tout ça. J’en reste sur ma faim (ahah).
Conclusion:
Pour finir sur une note joyeuse (si c’est possible), je dirai que ce manga est à lire et relire (et rerelire, etc.). Kei Toume est une mangaka remarquable au style inimitable (même si toutes ses oeuvres ne sont pas d’une qualité irréprochable). Son Sing « Yesterday » For Me sera bientôt mien…