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Mes lectures debout à la Fnac (2)

Premier billet de ce genre, ce n’est pas du tout la peine de chercher le précédent, malgré que celui-ci semble être le deuxième. En fait, ma première lecture de ce genre, c’est Scott Pilgrim. Mais j’avais passé ça sous silence dans l’article du même nom. Car lire debout à la Fnac, c’est pas bien. Vilain garçon.

Donc, qu’ai-je pu lire, mercredi dernier, qui vaut le coup d’en faire un rapport plus ou moins détaillé ? Eh bien, c’était La Chenille, du scénariste Ranpo Edogawa et du dessinateur Suehiro Maruo.

Alors oui, en voyant la couverture noire à l’étrange allure, connaissant le titre via les différentes informations glanées sur Manga-News, je savais à peu près à quoi m’attendre. Mais en fait, je n’étais pas vraiment prêt.

L’histoire ?
« Lorsque Tokiko retrouve son mari, rapatrié après avoir été grièvement blessé au combat, il n’est plus qu’un homme-tronc : le lieutenant Sunaga a perdu bras et jambes et ses blessures l’ont rendu sourd-muet. Condamnée à vivre recluse avec lui, Tokiko va peu à peu se noyer dans les plaisirs de la chair, poussant la perversion de plus en plus loin, entre dégoût et fascination, jusqu’à commettre l’irréparable… »

Je commence les premières pages. Au début, ça va encore. Même si l’apparence du lieutenant Sunaga est repoussante. Le dessin de Suehiro Maro rend bien l’horreur de la situation, que ce soit pour Tokiko, qui va devoir s’occuper de son mari tous les jours, « devenir son infirmière », comme dis dans le manga; ou pour Sunaga, sourd, muet, sans bras et sans jambe : la chenille du titre, dont seul le regard peut exprimer ses sentiments. Et quel regard, dans certaines scènes.

Car, peu à peu, on découvre que de chenille, il n’en garde que « l’apparence », ses autres appétits étant bien plus primitifs, plus bestiaux. Sommeil, bouffe et sexe. Pas forcément dans cet ordre. Et pas forcément séparément. Je vous laisse deviner ce que Tokiko fait avec une banane. Bon appétit.

Le manga alterne entre scènes de lamentations de la femme éplorée, se plaignant de son mari dont les « soins » lui prennent tout son temps, alors que son niveau de vie baisse, la pension militaire n’étant pas suffisante, et scènes plus crues, mélangeant gore et érotisme (principe de l’ero-guro). Du coup, on peut-être mal à l’aise face à cette lecture déconcertante, à ne pas mettre entre toutes les mains.

D’ailleurs à ce sujet, je suis heureux de vous faire part, encore une fois, de l’incompétence reconnues du personnel de la Fnac. A ne pas mettre entre toutes les mains. C’est bien pour ça que je l’ai trouvé rangé au plus bas niveau, avec tous les yaoï et hentaï/ecchi. Très intelligent comme classification. Comme ça, n’importe qui pourra tomber sur ce livre. Cool.

J’avais presque fini de le lire, quand je me suis rappelé que je n’avais pas que ça à faire (Yotsuba m’attendait) et que ce n’était pas vraiment le genre de livre à lire comme ça, dans le brouhaha constant et éreintant de la Fnac. En plus, je commençais à éprouver une étrange fascination mélangée de dégoût envers ce manga, et je crois qu’à ce moment-là, le dégoût a gagné, fier et victorieux. J’ai donc reposé le livre, en me disant que, peut-être, un jour, je l’achèterais. Peut-être, car acheter un livre dont j’ai déjà lu plus de la moitié, pour plus de 15€ (plus de 100F, pour ceux qui ont encore du mal à faire la transition), ça fait cher payé.

Problème : je ne sais pas la fin. J’avais envie de la lire, mais finalement, non, j’ai sagement remis le livre en place. Pourquoi, pourquoi ? Comment ai-je pu, alors que la fin me tendait ses bras (140 pages, c’est court).
Du coup, mystère, comment ça peut bien se finir ? Bizarrement, au vu de l’histoire, de son développement, j’ai l’impression que ça ne peut se clore que par la mort des deux protagonistes (ou, au moins, celle de la chenille).
Je le saurai un jour, je le saurai.