Bilan Manga 2018

Et non, vous ne rêvez pas. Malgré le peu d’activité ici, malgré l’absence totale d’un bilan en 2017, voilà que j’ose écrire un petit bilan manga pour ces douze mois passés.
Ce serait trop long de faire, comme certaines années, une suite d’articles bien détaillés, soit mois par mois, soit par catégorie, ou encore par éditeurs… Je vais aller à l’essentiel : les mangas c’est bien, quels que soient vos goûts*. Et je vais en effet tenter de rester positif,  et le plus complet possible, en abordant que des titres qui m’ont plu, sans ordre précis.

bm2018

Tout d’abord, on a Artiste ~ un chef d’exception de Taro Samoyed. Surprise inattendue, puisque je ne connaissais ni l’autrice ni son manga avant l’annonce de Glénat. Sans compter que cette série n’a qu’un tome d’avance dans son pays d’origine, à croire que Glénat était pressé de le sortir ? Narrant les aventures de Gilbert, un cuisinier totalement introverti, limite asocial, qui se voit proposer un poste dans l’un des (futurs) plus grands palaces de la Capitale. C’est un coup de cœur, avec ses persos un peu déjantés, franc de caractère, et une description réaliste de Paris et du monde de la cuisine. Sans compter Croque-Monsieur, cet adorable chat.
Article détaillé : ici.

Ensuite, le retour de Tsutomu Nihei avec sa dernière série, Aposimz, un shônen qui continue d’exploiter des thèmes chers à l’auteur, dans un décor neuf, avec une histoire assez mystérieuse pour le moment, mais très prometteuse. Difficile d’en dire beaucoup avec seulement un tome, mais j’ai quand même essayé sur Nostroblog.

spiritual princess 7

Premier shôjo de cette sélection, Spiritual Princess est un titre malin, qui mélange romances lycéennes (classique) avec des yôkais (moins classique). Seul défaut : un surnombre de personnages, parmi lesquels je me perds un peu… Le titre de Nao Iwamoto est fini en 12 tomes au Japon, et malgré des ventes difficiles, Kazé semble décidé à continuer sa publication à rythme soutenu ( = bimestriel). C’est cool et rare chez eux. J’espère que d’autres œuvres de l’autrice suivront…
Le même mois est sorti Centaures chez Glénat, et ce fut là aussi un coup de cœur, particulièrement pour son graphisme détaillé et superbe (un bémol sur l’histoire, plus convenue). Deux tomes sont sortis en France, soit un arc complet, et ce seinen est prévu en 5 tomes, dont déjà 4 sortis au Japon, mais nous n’auront ces deux derniers que fin 2019…
Les deux ont droit à un article commun.

eclat ame 1 akataEn Mars, on a eu un manga super attendu et super important chez Akata : Eclat(s) d’âme. Fini récemment en 4 tomes. On peut lire dans cet article de présentation que je voyais la série s’éterniser un peu plus (au moins 6 tomes). Ca n’aurait pas été un mal, mais si l’auteur-e réussit à boucler son histoire d’une belle manière. Passer quelques pages de plus au sein de cette association LGBT m’aurait plu, surtout que cela aurait pu nuancer un peu plus certains persos. Je pense notamment au revirement que je voyais venir dès le tome 1 de ce perso super homophobe mais qui est en fait LGBT… Ou même, on aurait pu s’attarder sur certaines scènes et leurs conséquences. Même s’il n’y a pas trop de précipitation, beaucoup (trop) de choses se passent simultanément, brouillant un peu le message final.

Le même mois, chez Pika, un one-shot en France, une série de 5 tomes au Japon : Une douce odeur de café. Comme tous les titres de la collection Graphic, il aurait mérité plus de soutien de la part de son éditeur, plus qu’une annonce 10 jours avant, 2 tweets et basta. L’auteur a vraiment un style a lui, et ces histoires sont très variées, avec pour seul point commun : le café. D’où le titre. J’aurai aimé que Pika fasse son boulot d’éditeur en publiant la suite, histoire de revoir des personnages voués à devenir récurrents. Tant pis.

douce odeur café

A l’inverse, L’atelier des Sorciers est une série chouchoutée, avec des versions collectors plein de goodies pour chaque tome, comme pour L’attaque des Titans, qui est une série bien plus installée et connue. Shirahama Kamome a un talent incroyable pour le dessin et la mise en page, et elle nous présente ici un univers original de magie enchanteur, même si j’ai trouvé le début est un peu trop précipité. Les règles de la magie, les personnages, les diverses organisations… Tout se complexifie gentiment, et j’attends désormais chaque tome avec impatience.

Ce n’est pas une sortie 2018, mais j’ai commencé Fire Punch cet été, fini dans la foulé à la fin de l’automne. Huit tomes chaotiques et imprévisibles, d’une impressionnante cruauté. Après un premier tome qui passe la barre haute niveau horreur, avec un effet repoussoir qui m’aura longtemps fait hésiter et éviter ce seinen, j’ai osé essayé. La fin est carrément à l’image de la série, avec un côté SF me rappelant Eden, ce qui n’est évidemment pas pour me déplaire. Article à venir (je crois).

Dans le même genre, j’ai commencé Devilman suite à la sortie de l’anime sur Netflix. J’en ai parlé plus longuement grâce au challenge de Rose sur son blog Manga Suki. C’était très différent de la relecture très moderne proposée par Netflix, mais tout de même intéressant sur bien des points. Plus tard dans l’année, j’ai trouvé les deux tomes des Nouvelles de Hiroki Endo d’occasion. On y retrouve son style et son attachements pour les histoires sanglantes de mafia ou de SF, mais aussi quelques scènes de vie lycéennes, de vie quotidienne, qui montre un point de vue acerbe sur la société qui l’entoure. Bref, un format (trop) court, mais pas inintéressant pour autant.

regu

En mai, est arrivé Made in Abyss, précédé d’une excellente réputation grâce à son anime et malgré les illustrations très limites (euphémisme) de son auteur si l’on regarde sous les couvertures des tomes. Cet anime m’avait plu et laissé sur ma faim, j’ai donc embrayé sur la version papier. Avec 3 tomes sortis, on a rattrapé la version animée, donc encore rien d’inédit à se mettre sous la dent. L’histoire est prenante, les persos très choupis, les monstres plutôt dégueus, avec un style de dessin et une mise en page très personnelles, permettant une immersion rapide dans l’Abysse. Les secrets les plus sombres commencent à être effleurés, et j’ai hâte d’en voir plus.
Si vous cliquez ici, vous pourrez également lire mon avis sur Whispering, autre nouveauté Akata sympatoche, que j’apprécie, mais pas si marquante.

Du côté des BL, j’ai adoré Sora & Hara de Asumiko Nakamura, en attendant d’autres titres  (pas forcement des BL d’ailleurs) de cette autrice. Comme d’hab’, c’est excellent. J’ai aussi lu Buddhist Priest & a Spider et Calendula of Limbo, deux oeuvres de Haji, une mangaka dont j’apprécie beaucoup le style graphique et le côté fantastique de ses histoires, chose malheureusement encore assez rare dans le domaine en France. Seul bémol, le côté un peu rapide du développement des relations entre les persos, même dans Calendula of Limbo, pourtant plus long.

Au sortir de l’été, il m’arrive souvent de craquer pour une série complète, afin de tromper l’ennui des grandes vacances. Cette année, ce fut Les brigades immunitaires, dont l’anime avait multiplié sa présence dans ma TL. Si le manga est très instructifs et super intéressant, il a le défaut de mettre un peu de temps avant de cerner ses personnages, qui restent très effacés et caricaturaux au début (le globule rouge naïf et le terrifiant globule blanc), noyés par la masse d’explications. Ce shônen à succès doit demander beaucoup de documentation à son autrice, Akane Shimizu, ce qui explique la parution très lente (déjà près d’un an et demi sans tome au Japon). En attendant, peut-être que Pika nous gratifiera du spin-off BLACK, qui se déroule dans un corps très mal en point.
Je n’ai pas écrit d’article sur la série, mais un collègue s’en est déjà chargé sur Nostroblog.

Fidèle à Ryu Fujisaki (relativement, j’ai pas son titre sorti chez Pika), j’ai commencé Les Héros de la Galaxie, une saga issu du génie Yoshiki Tanaka (Arslan, adapté en ce moment même par Hiromu Arakawa, aussi chez Kurokawa). Malheureusement, le premier tome est trop explicatif, trop narratif, et donc un peu barbant, à croire que le mangaka n’a jamais connu la maxime « Show, don’t tell ». Cela s’améliore de tome en tome. Heureusement. Peut-être que ma première impression aurait été meilleure avec une sortie simultanée des deux premiers volumes.

moyasimon

Enfin, mon année se termine avec des vieux titres. Tout d’abord, Moyasimon, un titre très spécial qui ne s’est pas très bien vendu, mais dont les tomes sont encore trouvables facilement. Centré sur les microbes et son protagonistes qui peut les voir, l’histoire nous abreuve d’informations sur les différentes fermentations, le plus souvent alcoolique. C’est un manga très bavard, que ce soit les personnages eux-mêmes, où l’auteur dans les marges de chaque page ! Une bonne surprise que je découvre sur le tard.
Ensuite, on a Goyô, de Natsume Ono, dernier titre pour avoir toute l bibliographie en langue française de l’autrice. En attendant que Kana se décide à sortir ses œuvres récentes, comme ACCA-13 ou Lady & Oldman. Enfin, La fille de la plage, courte série d’Inio Asano, très spéciale dans son contenu plutôt cru, inhabituel (ce qui explique que ce ne soit pas édité par Kana). Très différents de La fin du monde avant le lever du jour et Un monde formidable, lu cet automne, beaucoup plus abordables.

Les oubliés :
Je m’en rend compte bien tard, après publication. Mais j’ai oublié des titres. Plein de titres. Des nouveautés du Lézard Noir par exemple. Deux one-shots, d’auteurs que je suivais déjà : Mimikaki et Holiday Junction. Bien aimé, mais sans plus. Pas indispensables.

J’ai aussi lu Atomic (s)Trip, un Kaneko plutôt inattendu vu qu’il tombe chez Pika, dans leur collection Graphic. Très cool, avec des histoires variées. Le mangaka montre qu’il s’en sort très bien avec des récits courts. Beaucoup aimé celles tournant autour des tatouages…

Dans un tout autre genre, L’art de la vulve, une obscénité ? de Rokudenashiko est un récit autobiographique engagé sur la place de cet art particulier et sur l’hypocrisie de la société envers ses représentations, alors qu’à côté de ça tout le monde dessine des bites partout sans le moindre remord. L’autrice parle surtout de ses conditions d’enfermement, sa vie en prison, et des réactions des policiers, des avocats et de ses proches (amis, mari…). Il y a quelques passages qui commencent à effleurer une critique du système patriarcal, mais elle reste gentille et peu aboutie, au final. On aurait aimé un récit plus engagé, plus fort, plus rageux.

Chez Ki-oon, j’attendais l’arrivée des adaptations de Lovecraft avec impatience, et cette nouvelle collection commence avec Les montagnes hallucinées. Résultat, un volume double grand format avec un look extérieur en faux cuir, qui fait que ce manga a été rangé beaucoup de fois au rayon romans SF/Fantasy… Sans compter l’étiquette toute collante, berk. Mais en soit, c’est une très bonne adaptation, très prenante et fidèle au récit d’origine. Vivement la suite !

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D’autres séries datant d’avant 2018. To Your Eternity, commencé grâce au 48h de la BD. J’en parle dans cet article. Mais aussi L’Ecole Bleue d’Aki Irie, pris juste avant son arrêt de commercialisation et Le voyage de Kuro, comme la série s’est enfin finie au Japon. Le premier confirme  mon amour pour le style de la mangaka (et j’espère qu’on la reverra en France !). Le second est une lecture plus spéciale, à cause de sa mise en page très carré (c’est du yonkoma mais sans blague, au contraire). Certaines illustrations auraient mérité plus d’espace, une mise en page plus aérée.

Mon premier Taiyô Matsumoto fut Les chats du Louvre. Un récit en 2 tomes, entre fantastique et tranche de vie et policier. Et dans lequel le Louvre est aussi important que les chats qui y résident. J’ai beaucoup aimé. A voir si je complète la bibliographie (assez conséquente) de l’auteur…

Et enfin, une grande déception. Prévisible. C’est du Panini, et j’aurai dû m’en douter. A peine ai-je commencé Rain Man que la série est partie en pause à durée indéfinie. Désolé.

Mes attentes pour 2019 :
Beaucoup de titres déjà annoncés (et d’autres bientôt annoncés, hihi). Pour commencer, dès janvier, un shônen qui a déjà une bonne réputation, Beastars chez Ki-oon. J’essaie d’éviter au maximum les infos, trailers et extraits, mais c’est difficile.

Le mois suivant, on aura le retour de Hiroki Endô, avec Soft Metal Vampire qui s’est terminé avec son 29ième chapitre paru le 25 décembre au Japon (Joyeux Noël). 6 tomes en tout, ce qui fait peu par rapport à son habitude. Du coup, je dois avouer que l’inquiétude d’une fin abrupte ternie totalement cette bonne nouvelle. J’étais si heureux de revoit cet auteur après le fiasco Panini Manga X All Rounder Meguru.

En mars, plein de nouveautés vrac : la réédition de Slam Dunk, titre culte de Takehiko Inoue qui reprendra un jour Vagabond et Real (qui y croit encore ?), la réédition également de Solanin, accompagné du nouveau one-shot d’Asano : Errances (titre provisoire). Chez Soleil, a défaut d’un café avec un ours blanc et un panda, on aura Polar Bear Love, qui attise ma curiosité. Et enfin, un titre pas encore annoncé chez Kurokawa vu qu’ils attendant toujours la dernière minute (= plus ou moins 8 semaines avant)(c’est toujours mieux que Pika, mais leurs annonces ne surprennent que ceux qui ne checkent pas les sites de ventes en ligne).

Autre idée : lire les mangas achetés en 2018, comme Chiisakobe et BLAME.

(* : sauf pour La Virginité passé 30 ans, article à venir)

6 réflexions sur « Bilan Manga 2018 »

  1. « Il est vivant! »
    Belle année quand même, ça fait pas mal de trucs lus et de jolies sorties.
    J’ai toujours pas lu Calendula of Limbo, attendant que la série soit complète as usual…

    1. Mdr, oui, j’essaie de maintenir ce blog à flot. >_<

      C'est justement parce que je lis beaucoup et regarde trop de séries que je ne trouve plus le temps de rédiger des articles, snif. Mais tant pis, au moins je profite.

      Je vais profiter de la sortie du tome 2 pour prendre Red Hood. ^_^

  2. Oh, mais que vois-je ?! Un revenant ! Ça fait plaisir que tu sois toujours vivant ! Bon ben j’en profite… Bonne Année (remplie de manga) et Bonne Santé (pour rester dans les classiques) !!! J’espère que tu as passé de joyeuses fêtes !! ( ^3^ )
    C’est chouette de pouvoir se mettre à de nouvelles séries chaque année, pour ma part niveau bilan ce serait toujours les mêmes que je complète petit à petit… Quoique je me suis mise à Pline et à Vatican Miracle Examiner dont j’ai eu le roman en guise de cadeau de Noël. Et je me suis convertie à Jules Verne cet été mais ça, c’est pas trop dans le thème. XD

    1. Bonne année !!
      J’espère que mon bilan t’a donné envie de lire d’autres mangas récents?
      Vatican miracle examiner semble intéressant mais j’avoue que j’en ai pas bcp entendu parler …

      1. Ouiii beaucoup de manga me tentent et parmi ceux que tu as proposé Éclats d’Âme m’a l’air pas mal mais quand je vais au magasin c’est quasiment toujours au Leclerc du coin alors les nouveaux manga que j’y trouve c’est souvent au petit bonheur la chance ce qui n’est pas plus mal en définitive et puis j’économiiiise et je sais que si j’achète trop matière à lire, mes innombrables projets de dessin / bande-dessinée n’avanceront pas !
        Aussi j’avais déjà lu Devilman en scan pendant la hype de l’anime Netflix (que je n’ai pas regardé d’ailleurs <- oui j'ai horreur de la tronche du Ryô Netflix, pardon XD)
        Pour Vatican Miracle Examiner, j'avais découvert grâce à Thores Shibamoto ; dont j'adore les illustrations ; qui a fait le character design et la couverture du roman. Du coup j'avais regardé l'anime en 2017 (huuum kink pour les soutanes) ce qui m'a mis dans le bain. C'est vraiment pas mal niveau enquête même si le style du manga papier (inspiré lui aussi du roman) reste relativement simple et classique.

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