L’ère des Cristaux t.2 : Sous l’Océan

Après deux petits mois, voilà qu’arrive finalement le deuxième tome de L’ère des Cristaux, le délicat seinen de Haruko Ichikawa à l’univers si intrigant. J’avais évoqué le premier tome ICI et aussi le manga en son entier ICI. Aujourd’hui, c’est à ce deuxième tome que je m’intéresse.

RAPPEL : les gemmes présentées sur cette couverture à l’ambiance aquatique ne sont pas des femmes.

Souvenez-vous. A la fin du tome précédent, le pauvre Phos était mangé par un escargot de mer géant qui avait été largué par les Séléniens alors que maître Vajra était en pleine sies… euh… méditation. Après quelques péripéties, il découvre qu’il peut communiquer avec le mollusque.

Bon, ce résumé paraît un rien plus halluciné que ce que j’ai lu, mais L’ère des Cristaux propose parfois ce genre de moments WTF, entre des passages plus sérieux. Et bien ce tome sera dans la continuité du précédent. Phos, cherchant toujours un rôle plus glorieux qu’une patrouille de nuit inutile pour Cinabre, se décide à suivre son nouvel ami le mollusque dans les profondeurs de l’océan.

Haruko Ichikawa va profiter de ces quelques chapitres pour approfondir son univers et nous apporter un début de réponse quant à certaines des questions que l’on pouvait se poser à la lecture du premier tome. Déjà, la mangaka nous prouve, s’il fallait des preuves, qu’elle maîtrise son trait en nous gratifiant de décors magnifiques, comme sur la double page présentée ci-dessus. Le découpage reste aussi carré et droit que dans le tome 1 et la mise en scène est toujours aussi réfléchie et astucieuse.

Cet arc océanique prend l’essentiel du tome. Alors qu’il commence plutôt calmement, il se retrouve être riche en action et révélations, même si tout ce que découvre Phos ne lui plaira pas forcément. Les thèmes introduits dans le premier tome, comme la solitude ou le concept de mort, concept qui est inconnu des cristaux, continuent d’être développés. Le scénario prend des virages inattendus qui bouleversent et changent tout, de manière abrupte. L’auteur surprend et donne l’impression qu’elle peut changer la direction de son manga à n’importe quel moment. Les événements vont forcer le jeune cristal à évoluer, contre sa propre volonté. On retiendra également le chara-design tout en volume des personnages secondaires. Mais bon, les persos se ressemblent tous, hein, oui, bien sûr…

La fin du tome présente des gemmes qui étaient jusque-là restées en retrait, que l’on avait assez peu aperçues dans le premier tome, le temps de quelques cases. Petit à petit, la mangaka nous dévoile donc le large panorama de personnages qu’elle a prévu d’incorporer à son histoire (la double page couleur du tome 1 en dévoile déjà pas mal). Haruko Ichikawa en profite également pour nous rappeler une thématique rapidement effleurée dans le premier chapitre, et qui risque de prendre de l’ampleur par la suite : l’importance de la mémoire, lorsque les souvenirs sont liés à l’intégrité physique des gemmes…

Ce deuxième tome est donc un mélange réussi entre introspection de la psychologie du héros, de ses doutes, faiblesses et forces ; progression de l’histoire, entre réponses et nouveaux mystères ; et expansion de l’univers et des protagonistes, avec de nouveaux lieux et de nouvelles gemmes. Et la fin nous offre un nouveau suspense, de quoi attendre avec impatience la sortie du tome 3, prévu pour Mai. Vivement.

Note sur l’édition : Correcte dans l’ensemble,avec toujours ce papier trop fin, mais /!\ ATTENTION /!\ la double page 76-77 est inversée… Seuls certains lots seraient concernés, la méfiance reste de mise…