Games of Darkness (7)

Chapitre 7 :
The millenium ennemy (Part 1)
 

« I want a pefect body
I want a perfect soul »
Creep,
Radiohead.

 Il faisait nuit. Le ciel entrecoupé de nuages épais laissait parfois voir une magnifique lune pâle et ronde. Un jeune homme aux cheveux longs et blancs se tenait devant le Game. Son uniforme de lycéen ouvert sur un T-shirt blanchâtre volait au vent. Dans sa main droite, il tenait un anneau doré qu’il portait par ailleurs comme un collier grâce à une anse et une cordelette. Un triangle avec un œil ouvragé était contenu dans le cercle de l’anneau et cinq cônes pointus pendaient mollement sous l’effet du vent. Cinq ? Non, quatre. Le dernier pointait à l’horizontal, droit en direction du magasin de jeux.

YGO-050 Enter Dark Bakura

– Kruuu, kruuu… ricana l’homme en crissant des dents comme une craie sur un tableau de classe. Il semblerait qu’un autre objet millénaire soit ici, à Domino… Voici une chance unique de m’en emparer !

***

Anzu semblait fatiguée. Enchaîner les cours et le boulot n’était peut-être pas une si bonne idée. Elle aurait dû faire comme Jôno-Uchi : il livrait les journaux le matin et bossait pour Fameginkgo le reste de la journée. Du coup, il n’était jamais au lycée, ou trop peu pour qu’Anzu le vît. Car oui, Jôno-Uchi était dans sa classe. Mais il était encore plus absent que Seto Kaiba. C’était un exploit, mais c’était possible. L’absentéisme, fléau scolaire et sport national. Si cela continuait, elle allait bientôt apprendre que Yûgi aussi était dans sa classe.

Du coup, elle était en train de lui narrer les derniers ragots et autres bruits de couloirs quand Maï vint les interrompre :

– Hey, vous êtes en retard. Vous avez pourtant reçu le mail au sujet de la réunion de ce matin ?

– Euh, nope.

– Honda a piraté vos boîte mail pour vérifier.

– Oups.

Jôno et Anzu suivirent Maï jusqu’à la salle de réunion. C’était une pièce plutôt large et spacieuse, avec une belle table rectangulaire au milieu. Au fond, un mur blanc sur lequel était projeté diverses images, graphiques ou tableaux, en fonction des besoins. Mais jamais, non, jamais, de futiles diaporama moches. Le capitaine Yûgi était déjà là, debout, les bras croisés. Évidemment, Honda et Otogi était assis, un ordinateur portable face à eux.

– Bien, prenez place, on va pouvoir commencer.

Maï s’assit face à Otogi, Anzu face à Honda et Jôno, face à personne, du coup.

– On commencer par toi, Otogi. Que deviennent tes investigations sur Candy Crush Saga ?

– Comme je n’arrive pas encore à finir le niveau 665, je ne peux pas encore déterminer pourquoi le niveau suivant aspirerait l’âme des joueurs. (Il pointa une capture d’écran dudit niveau qui s’afficha sur le mur : ) Mais j’y travaille. En ce moment même.

– Bien. Maï, les liens entre la KaibaCorp et I² ?

– Grâce à Honda j’ai au accès au contrat secret passé entre les deux entreprises et il semble donc que Pegasus Jr Crawford ait pour projet, avec sa multinationale Industrial Illusions, de proposer de la réalité virtuelle bon marché, accessible à toutes les bourses. L’accord prévoit que les deux parties prenantes apportent des investissements et de la technologie de pointe. Sauf que, pour la Kaiba Corporation, la liste est précise et structurée. Pour I², rien. Du coup, j’oriente les recherches là-dessus.

Concernant la fuite d’Exodia, le complexe de loisir Kaiba Land a été bouclé et mis en quarantaine. Le portail est toujours actif, même si mes analyses confirment que rien ne peut plus le franchir. Je pense que c’était un aller simple réservé au nom d’Exodia the Sealed One.

– Ok, affaires à suivre, donc. Suivant, Honda. Tu en sais plus sur « l’épidémie » de coma sévissant en ville ?

– Pas vraiment. Il semblerait que toutes les victimes, ou presque, soit adeptes de RPG. Mais pas du type virtuel, non, de ceux qui se jouent sur table, avec un plateau et des pions. Donc est-ce que ça viendrait de ça ?

– Elles ont toutes participé au même jeu ? demanda judicieusement Jôno-Uchi.

– Impossible de savoir. Les rapport de la police, les rares fois où elle est intervenue, omettent ce genre de détail. Et les ambulanciers se préoccupent plus des patients que du mobilier, normal. Il faudrait pouvoir vérifier par nous-mêmes.

– C’est marrant, enfin, façon de parler, intervint Anzu, parce le nouvel élève, celui dont je te parlais tout à l’heure, Jôno…

– Le soit-disant beau gosse qui s’est déjà créé un harem ?

– Ce que tu peux être jaloux ! Bref. Eh ben, il est justement totalement accro à ce genre de jeu de rôle. On en a parlé, un peu.

– Il est arrivé quand à Domino ? interrogea Maï, suspicieuse.

– Quoi ?! Comment peux-tu le soupçonner de tels actes ? Il ne ferait pas de mal à une mouche ! Tu le verrais, on dirait qu’il va s’envoler au moindre coup de vent ! Et puis, oh, le joli cliché de shônen. S’il y a un nouveau au lycée, faut forcément qu’il ait un rôle dans le chapitre. Sauf que, hé, la vie, c’est pas un manga.

– Merci, Anzu, l’interrompit Yûgi avant que Maï ne répliquât, pour cette belle leçon. J’aimerais quand même en savoir plus sur lui. Si son arrivée concorde avec le début de « l’épidémie », tu avoueras que cela en fera le suspect idéal. Il s’appelle comment ?

– Bakura Ryô (Honda tapa son nom dans le moteur de recherche de Fameginkgo.), mais j’ai son numéro de téléphone, si tu veux le joindre.

– Fais-le.

– Euh, ok.

Anzu se leva, les joues légèrement roses. Faut dire qu’elle aussi trouvait le nouveau mignon, même si elle n’osait pas l’avouer à Jôno. Elle sortit de la pièce, ferma la porte pour avoir un peu de tranquillité (ou d’intimité, selon le point de vue) et appela Bakura.

Elle revint alors que Jôno-Uchi avait servi du café pour tout le monde. Avec un nuage de lait pour elle, merci, c’est gentil.

– Il ne répond pas, indiqua-t-elle. J’ai essayé plusieurs fois, je tombe toujours sur sa messagerie automatique. Qui est rigolote, d’ailleurs, mais ce n’est pas le sujet.

– Bon, tu réessayeras plus tard, en attendant, Honda, essaie de voir tout ce que tu peux obtenir sur ce jeune homme.

– Oui, mais non.

– Qu’est-ce qu’il y a encore, soupira Maï, exaspérée.

– Vous m’avez inquiétée avec vos histoires de coma, là, avoua Anzu. Je stresse pour lui maintenant, surtout que, s’il lui est arrivé quelque chose, il n’y a personne pour appeler les secours. La pauvre vit tout seul !

– Comment tu sais tout ça, toi ?

– Arrête, Jôno, avec ta jalousie mal placée.

– Bon, bon, bon, tempéra Yûgi. On se calme. Tu veux qu’on fasse quoi ?

– Ben, on pourrait voir chez lui s’il va bien.

– Parce qu’en plus, t’as son adresse ?!

– Oui, Jôno, mais il l’a mise sur sa page facebook.

– Ce n’est pas très prudent, nota Honda.

– Bien, c’est d’accord. On y va.

***

L’immeuble où habitait le nouvel ami d’Anzu était de construction récente. L’équipe de Fameginkgo prit l’ascenseur pour atteindre le dernier étage, puisque Bakura louait un studio tout là-haut. Il ne devait pas avoir le vertige, lui.

Anzu frappa à sa porte. Elle avait été inquiète durant tout le trajet. Elle espérait qu’il allait bien. Elle entendit des pas derrière la porte. Quelqu’un venait, ouf !

– Anzu ? Et vous, euh ?… fit Bakura en guise de salutation, déconcerté par la présence d’autant d’inconnus.

– On est venu vérifier si tout allait bien, le rassura Anzu, à cause de cette histoire de RPG maléfique, tout ça quoi.

– Non, il ne fallait pas… (Il semblait catastrophé, puis, subitement, il retourna sa veste : ) Bienvenue, c’est cool de vous voir là ! Puisqu’on parle RPG, ça vous dit une partie de « Hole World » ?

– Euh, ouais, enfin, on n’est pas vraiment venu pour ça et puis on a…

– Ça marche, conclut Yûgi qui était évidemment toujours partant dès qu’il s’agissait de jouer.

Anzu fit les présentations et l’équipe de Fameginkgo au grand complet investit l’appartement de Bakura. Aucun d’entre eux ne voulait louper une occasion d’être payer à s’amuser. Et tant pis pour les dossiers en retard !

– Bien En fait, le jeu est déjà prêt, y a plus qu’à vous choisir des personnages. Comme je gère le jeu, je vais prendre En, the Dark Sorcerer.

Bakura leur montra le plateau de jeu, trônant fièrement au milieu du salon. Il prenait toute la longueur de la table. Le décor était lugubre, avec des bâtiments à moitié effondrés, un cimetière, une forêt bien sombre et, à l’autre bout, du côté où s’assit Bakura, un manoir abandonné entouré de champignons.

Yûgi s’assit à côté d’Anzu, Maï à côté de Jôno-Uchi et Otogi, prenant la dernière place, entre Yûgi et Honda. Heureusement que la pièce était grande, car ça faisait un paquet de monde réuni au même coin de table.

– Je vais vous expliquer les règles de « Hole World », commença Bakura. Vous incarnez une équipe d’aventuriers maudits prête à se battre contre le Dark Sorcerer que j’incarne. Mon rôle est donc de faire obstacle à votre progression et de vous éliminer pour gagner. A l’inverse, vous devez vaincre le Dark Sorcerer et vous libérer des masques hantés qui vous couvrent la tête. Simple à comprendre, n’est-ce pas ?

Ils approuvèrent du chef, écoutant religieusement les explications de leur hôte.

YugiohBunkoban-VOL04-JP

– Avant de commencer le jeu, continua-t-il, vous allez choisir un métier et un masque. Ainsi en incarnant un rôle, le joueur pourra entrer en totale immersion dans le jeu… (Il leur passa les fiches de personnages : ) Prenez soin de bien choisir vos éléments, ils seront ceux de vos vies dans le jeu…

Anzu trouvait qu’il avait une façon de s’exprimer différente de d’habitude, mais elle était trop concentrée que les possibilités de création d’un personnage pour s’en inquiéter. En quelques minutes, ils avaient fait leurs choix :

 

Yûgi

Anzu

Jôno-uchi

Maï

Otogi

Honda

Métier

Guerrier

Marchand

Assassin

Soigneur

Mage

Cuisinier

Masque

Lézard

Lapin

Cœur

Catch

Crâne

Dinde

Vélocité

17

24

16

18

16

18

Intellect

24

18

8

16

25

12

Force

9

13

20

15

13

16

Courage

18

14

21

14

17

21

HP

22

21

25

27

19

23

– Bien, approuva Bakura, je vois que vous avez choisi des caractéristiques complémentaires et que vous avez répartis vos points en maintenant un certain équilibre, la plupart du temps. Des choix pertinents. (Yûgi eût l’impression qu’il parlait pour meubler : ) Vos personnages sont désormais prêt et voici les figurines qui vont avec !

Bakura sortit alors six miniatures de l’équipe de Fameginkgo, avec le masque choisi sur le visage. Ces figurines étaient extrêmement réalistes et détaillées, peinte à la main, du travail de pro. Yûgi se demanda comment il avait pu réaliser ça en si peu de temps.

– Les données sont désormais entrées dans l’ordinateur, ça va me simplifier les calculs.

– L’aventure commence ! s’écria Anzu, à fond dans le jeu.

Ils placèrent leur figurine devant eux, loin, très loin du manoir d’En le Dark Sorcerer, le but de leur quête.

– Mais ? On est seul sur le Battle Field ? s’interrogea Jôno-Uchi ? Où sont les monstres ?

– L’intérêt du jeu réside là : ils sont cachés… Le hasard et les actions des joueurs les font apparaître…

– Hé, il y a un village ! remarqua Anzu. Dans un RPG, le village, c’est là où l’on récolte des infos !

– Anzu a raison, approuva Maï.

Ils lancèrent les deux dès à dix faces et réussirent à atteindre le village sans rencontrer de monstres. A l’intérieur, ils se ruèrent dans le bar où la plupart des villageois étaient réunis. Jôno demanda au vieux barman la route pour atteindre le plus rapidement possible le manoir d’En. Mais celui-ci refusa, leur indiquant un homme qui, selon ses dires, savaient.

– Oh, trop drôle ! Il ressemble à mon prof de gym, monsieur Karita ! C’est un peu mesquin d’avoir fait une figurine à son effigie, Bakura !

Ce dernier sourit sans répondre. Il continuait de gérer la partie.

– Il y a un raccourcit par la Forêt Noire, chuchota le villageois, en direction du Nord.

– On dirait même sa voix ! s’amusa Anzu. Tu fais drôlement bien le ventriloque.

Ils sortirent du village et se rendirent donc dans la forêt.

– A partir de maintenant, des monstres peuvent apparaître à n’importe quel moment du jeu. La zone où vous vous trouvez à une probabilité de 30 % d’apparition. Je lance les dés ! 21 ! C’est donc un diable de niveau 3 que vous devez affronter ! C’est au tour du guerrier Yûgi !

Yûgi lança les dès, il obtint un score de 18, inférieur à la force du monstre. Il était vaincu. Comme leur expliqua Bakura, plus le chiffre obtenu était proche de zéro, plus puissant était l’attaque. A l’inverse, un 99 équivalait à une mort subite, pire même : un suicide…

Maï, à son tour, avança son personnage.

– Te voici dans une zone où il y a 80 % de chance qu’un ou des monstres apparaissent, prévint Bakura. Oh ! Un 05, les monstres seront donc d’autant plus forts ! (Il lança le dé des unités : ) Un six, il y aura donc six monstres. Et vous êtes six, ça tombe bien !

– Bien, j’y vais ! annonça Jôno-Uchi.

Mais le dé lui offrit un résultat largement supérieur au pourcentage de vulnérabilité du monstre. L’assassinat échoua, honteusement.

– Hem. Je vais essayer de rattraper ça, soupira Honda en lançant les dés.

Et il y parvint. Le monstre fut réduit en une succulente tourte à la viande. C’était maintenant au tour d’Otogi. Il obtint un 00, un super critical.

– C’est terrible ! narra Bakura Influencé par la poudre noire, la métamorphose d’Otogi en un monstrueux lézard est complète et d’une puissance absolue. En quelques coups de griffes et de crocs, il vient à bout des quatre monstres restant, gagnant ainsi le respect de toute la bande.

– Bien joué, Otogi ! le félicita Maï.

– C’était impressionnant !

– Génial !

– Mais la mort de ces diables ne passe pas inaperçu. (Bakura activa un mécanisme qui dévoila une maison flottante, un pilier translucide la maintenait en l’air.) Voici qu’apparaît le chef des diables, Chiraduma l’Ensanglanté !

Un diable trois fois plus grand que les précédents apparut sur le Battle Field. Il était terrifiant.

– Les aventuriers encore sous l’émotion de leur victoire, ne sont pas préparés. Chiraduma l’Ensanglanté à l’avantage de l’engagement. Les dés ! Wow, un super critical, encore ! Les terribles pouvoirs du Diable vont s’abattre sur l’un de vous. Et il s’agit de Maï. Mind Doll !

Maï perdit connaissance, s’affaissant sur la table telle une poupée de chiffon…

*************************

Eh ben, ça fait un bout de temps que je n’avais pas publié un chapitre, mais faut dire que je ne vois plus le temps passer (octobre, déjà ?) et que je ne trouve même plus le temps d’écrire et donc d’avancer. Mais je vais profiter de ce week-end pour faire que ça. J’espère.

Pour l’introduction de Bakura, j’ai mis du temps à élaborer qui aurait quel personnage dans l’univers du jeu. Notamment pour la description des masques. Parce que Dorohedoro, c’est bien sympa, mais le masque de Noï n’est pas facile à résumer en un seul mot.

A part En, les autres personnages ne sont pas cités, mais les masques sont de beaux indices. J’avais prévu une illu’ mais finalement, je l’ai trouvée trop brouillonne pour être montrée. Tant pis.

Par rapport au « Monster World » du manga, j’ai ajouté « Hole Word » comporte deux joueurs de plus : Maï et Otogi. Ce qui fait d’autant plus de personnages secondaires à gérer. Et ce ne fut pas une mince affaire. J’ai plus de facilités à écrire quand il y a peu de personnages réunis au même endroit.

Concernant le Nanowrimo qui approche, je pense entrer dans le club select des NanoRebel pour la première fois, puisqu’il va me falloir finir ce NanoCamp avant, éventuellement, d’enchaîner sur d’autres choses pour atteindre les 50 kmots. Surtout que Novembre va être furieusement rempli : entre TP, cours, examens et recherches intensives de stage…

Laisser un nyan !

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s