Games of Darkness (6)

Chapitre 6 :
Death-T

« And if you pray well no one’s gonna save you »
The Origin Of Love,
Mika.

Jôno-Uchi se précipita dans le bureau du capitaine Yûgi. Il trouvait que ce dernier avait quelque chose de changé dernièrement, depuis l’accident qui avait ravagé son bureau du sol au plafond, mais il n’arrivait pas à déterminer quoi précisément. Peut-être était-ce sa coupe de cheveux, qu’il semblait avoir subtilement modifié, ou son regard, qui semblait moins sévère.

– Yûgi, désolé de t’interrompre, mais j’ai une bonne et une mauvaise nouvelle.

Maï arrêta son exposé. Elle venait de finir son rapport sur le gant et l’existence du Red Eyes Black Dragon, seule créature qui avait réussi à vivre dans leur monde alors même que le lien construit entre le sien et le leur par le gant s’était rompu. Maï pensait, sans aucune certitude, qu’un portail entre les deux avait dû se créer sans se refermer, permettant ainsi un contact permanent. D’où la présence continue du monstre de Jôno-Uchi. Yûgi prenait cette hypothèse très au sérieux, même s’il ne voyait pas comment la KaibaCorp aurait eu les moyens financiers et technologiques pour construire un gant de duel aussi puissant.

– Euh, alors la bonne, c’est que je vais sûrement pouvoir prendre le boulot de Sugoroku à temps plein. La mauvaise, liée à la précédente, c’est qu’il a disparu.

– Quoi ?

– J’ai visionné les enregistrements des caméras de surveillance, mais on n’y voit pas grand chose…

– J’arrive.

Il adressa quelques mots de remerciement à sa seconde et emboîta le pas à Jôno. Son grand-père était en danger, et cela prenait la priorité sur tout, même sur une menace mondiale. Dans la salle des caméras, les multiples écrans montraient un magasin totalement vide. Il n’y avait jamais beaucoup de clients, mais là, c’était plutôt l’absence du gérant qui était marquante.

Jôno rembobina les bandes et retourna à l’heure de l’ouverture du Game. Au début, rien de spécial. Papy Sugoroku ouvre son commerce à 9h00, heure habituelle. Puis, peu de temps après, deux types en costard-cravate impeccablement taillé (du sur-mesure, à tous les coups) entrent et, sans même faire semblant de s’intéresser aux rayonnages, se jettent sur le pauvre vieil homme avant de l’entraîner vers la sortie.

– Stop, reviens en arrière et zoome sur leur visage. On va transmettre ça à Honda. Il pourra peut-être les identifier. On a reçu aucune demande de rançon ?

– Pas que je sache, répondit Jôno en suivant les ordres. Hop, mail envoyé. Ah ! J’ai reçu un sms d’Otogi. Il dit qu’on devrait venir le voir. C’est urgent.

– Et il ne pouvait pas se déplacer ?

Jôno haussa les épaules. Yûgi était déjà sorti de la pièce, plus que pressé. Il ne pouvait pas rester les bras croiser à ne rien faire tandis que son grand-père avait été enlevé. Si la situation avait été normale, il aurait appelé la police, mais à quoi bon être le boss d’une organisation secrète si on ne peut pas se débrouiller soi-même ?

– Ah, vous voilà! lâcha Otogi en les voyant arriver. Donc, en fait, j’ai reçu un mail à l’adresse famegingko@famegingko.co.jp, qui n’a pas beaucoup d’utilité, je vous l’accorde. Sauf que, surprise, l’expéditeur : KaibaCorp. On a reçu deux invitations pour l’inauguration du parc d’attraction Kaiba Land. C’est.. (il regarda sa montre : ) …dans une heure. J’ai déjà imprimé les billets fournis en pièce jointe.

Il les tendit à Yûgi qui les prit avec précaution. Il ne put s’empêcher de faire un lien entre les deux affaires. Papy Sugoroku qui disparaissait comme par hasard le jour où Seto Kaiba inaugurait un parc alors que ce dernier lui avait volé la carte du Blue Eyes White Dragon à peine plus d’un mois plus tôt. Cela ne pouvait être qu’un bête hasard. Vu le regard que lui adressa Jôno, il comprit que le jeune homme pensait la même chose que lui.

– Cool, s’amusa Yûgi, faussement détendu, tu viens avec moi Jôno ?

– Mais l’expert en jeux vidéos, c’est moi, plaida Otogi.

– J’ai besoin de toi ici. Tu ne m’as toujours pas bouclé le dossier Angry Birds.

Otogi ronchonna un peu mais ne discuta pas. Mais il trouvait étrange que Yûgi aille dans un parc de loisir avec Jôno-Uchi plutôt qu’avec Anzu. Enfin bon, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas.

***

Kaiba Land était un parc dont les loisirs étaient en intérieur, salle d’arcades, lasergame, manoir hanté, wi-fi gratuit… Un haut lieu de la technologie et de l’amusement. Mais Yûgi et Jôno-Uchi n’était pas là pour se distraire. A peine avaient-ils pénétré à l’intérieur qu’une voix les héla :

– Ce cher capitaine Yûgi Mutô ! Pile à l’heure, je n’en doutais point.

C’était, évidemment, Seto Kaiba. Il affichait un sourire radieux, comme si c’était le plus beau jour de sa vie. Dans son costume blanc aux bordures dorées, il paraissait lumineux comme jamais. Yûgi ne souriait pas, mais il resta courtois :

– Bonjour, tu nous as attendu tout ce temps ?

– Non, j’ai des caméras de surveillance.

– Oh, ça tombe bien, nous aussi.

Seto fit semblant de ne pas comprendre le sous-entendu fortement appuyé et sourit comme si de rien n’était.

– Et à qui ai-je l’honneur ?

-Jôno-Uchi Katsuya. Je suis dans ta classe (et je ne peux pas te blairer, connard).

– Peut-être.

– Quoiqu’il en soit, Yûgi, mon cher Yûgi, je t’invite à assister à l’un des duels de Magic & Wizards le plus palpitants qui soit ! C’est la plus grosse attraction du parc, un show créé exprès à ton attention, Yûgi !

Sans même attendre que ses invités acceptassent, il se retourna, signifiant sans mot dire qu’il désirait être suivi. Yûgi n’aimait pas du tout le ton employé par Kaiba pour prononcer son prénom. Il sentait la menace poindre sous ces syllabes. A travers un dédale labyrinthique, Seto les mena. Yûgi essaya de repérer les lieux, mais il était trop tendu pour vraiment réussir à se concentrer. Il pensait trop à son grand-père.

– Et voilà, c’est juste derrière cette porte. Après vous. Découvrez le Death-T !

Yûgi et Jôno-Uchi pénétrèrent à l’intérieur de ce qui semblait être une gigantesque arène à ciel ouvert. Le public applaudit à tout rompre l’arrivée de Kaiba. Au centre, un cube de verre était disposé sur une plate-forme légèrement surélevée. Et dans ce cube, il y avait…

– Papy ?! Mais ! Que fait grand-père ici ?

– Il va m’affronter à Magic & Wizards, annonça Kaiba le plus naturellement du monde.

– Lolwut ?

Kaiba entra dans la cube et se plaça face à papy Sugoroku, qui semblait déterminé à gagner. Yûgi assistait à la scène avec appréhension, totalement impuissant. Quant à Jôno-Uchi, il se demandait bien quel était le but de la machination de Seto Kaiba. Il trouvait par ailleurs que Yûgi n’était plus aussi violent qu’avant. Normalement, il aurait déjà dû défier Kaiba à un obscure Jeu des Ténèbres dont il avait le secret. Là, il était juste tétanisé, comme apeuré. Ce n’était pas normal. Mais Jôno n’osa pas en parler, de peur de heurter la susceptibilité de son patron.

Comme Jôno s’en doutait, le cube était doté de la toute nouvelle technologie, affichant les monstres en 3D dans un savant mélange de réalité et de virtuel. Sugoroku se débrouillait plutôt bien puisqu’ils étaient tous les deux à égalité, 1000 points de vie chacun. Et, coup de théâtre, il sortit son Blue Eyes White Dragon, réduisant aussitôt le monstre adverse en cendres.

Sugoroku était désormais sûr de gagner. Et c’était là sa faiblesse, dans la certitude euphorisante de la victoire, il ne se méfia pas du rictus de Kaiba. En effet, il avait posé son Lord of Dragon en défense. Il posa un premier Dragon Blanc. Puis il activa la carte de magie Flute of Summoning Dragon, un combo qui lui permit d’invoquer deux autres dragons présents dans sa main.

Il avait désormais trois Blue Eyes White Dragon. La foule était en délire.

– Eh oui, j’ai réussi à trouver les trois autres propriétaires de cette carte mythique et à les convaincre de me la céder. Le dernier, c’est toi, vieux croulant, et tu as perdu ! J’active la carte de magie Cursed Equipment pour équiper ton dragon qui perd ainsi 600 points d’attaque pour chaque monstre que je contrôle, soit 2400 points ! BURST STREAM !

L’un des dragons de Kaiba attaqua le dragon de Sugoroku dont la puissance était fortement réduite. Le papy perdit ainsi 2400 points de vie, fin du duel. Applaudissements du public.

– Et maintenant, c’est l’heure de la Sanction ! hurla Kaiba en déchirant la carte de Sugoroku. Wahahaha ! Je suis le seul à posséder cette carte ! Et ce n’est pas fini ! La réalité virtuelle, l’expérience de la mort !!!

Piégé dans le cube, Sugoroku vit apparaître une dizaine, une centaine de monstres tous plus effrayants les uns que les autres. Tentaculaires, griffus, gluants, écailleux, poilus… Il ne pouvait garder la raison saine face à cette vision de folie pure.

– Kaiba ! Sors papy de la boîte ! cria Yûgi, paniqué.

– Mais bien sûr, mon cher Yûgi, à une seule et unique condition ! Que tu me réaffronte ici-même. Sais-tu que n’importe quel homme perd la raison en moins de dix minutes, piégé dans le Cube ? Ton grand-père adoré doit savourer cette expérience… Kruuu, kruuu…

– D’accord ! J’accepte ton stupide défi !

– Isono, arrête le simulateur !

Un homme en noir, sûrement l’un des deux qui avaient enlevé le vieil homme, obéit docilement. Les visions cauchemardesques cessèrent dans un nuage de fumée malodorant. Yûgi se rua sur son papy, en sueur, les yeux tremblants et déblatérant des propos confus :

– Cthulhu faghn, Cthulhu faghn…

– Ressaisi-toi, papy, s’inquiéta Yûgi, au chevet du malade.

– Ah… Yûgi… Cet homme… Ce démon… Tu peux gagner (clin d’œil) contre lui (clin d’œil)…

Finalement, il ne semblait pas si souffrant que ça. Jôno-Uchi avait appelé une ambulance, pour la forme, mais Yûgi savait que son grand-père allait s’en remettre. Néanmoins, il n’acceptait pas que l’on s’en prît à sa famille et/ou à ses amis. Non, la colère bouillait dans ses veines. Il sentait qu’il perdait le contrôle.

– Jôno… Je n’arrive pas à le retenir ! J’ai l’impression qu’il y a une autre personne en moi depuis ce jour où j’ai assemblé le Puzzle et… là… il va prendre le relais… Je le sens…

– Dafuq ?

Et Yûgi devint l’autre Yûgi alors que le Puzzle s’illuminait dans un « Kashhhh » très onomatopéique (ce mot existe, oui, oui).

– Bien ! Je suis là pour gagner, Kaiba !

– Kruuu, kruuu, que tu crois. J’ai désormais trois Blue Eyes White Dragon et tu n’en a aucun…

– Trêve de bavardage.

– Oui, tu as raison, les mots ne suffisent plus. Maintenant, ce sont les cartes qui décideront de notre destin !

Les deux hommes s’installèrent face à face sur la table de duel. L’atmosphère était lourde. Yûgi devait vaincre pour l’honneur de sa famille, mais aussi pour se débarrasser une bonne fois pour toute de Kaiba. Il comprenait un peu qu’il eût envie de se venger du Jeu de la Sanction qu’il avait subi, mais tout cela prenait une ampleur démesurée.

Jôno-Uchi avait l’impression de retrouver le Yûgi qu’il avait toujours connu. Mais les propos confus qu’il venait de prononcer enracinait en lui un doute sur la possible schizophrénie de son ami.

– Duel ! cria Kaiba avec son sens inné du spectacle.

Le maître de cérémonie débuta le duel en piochant et invoqua Worm Beast en position d’attaque. Yûgi avait un air de déjà-vu et il se demanda si, excepté les trois nouveaux dragons, le jeu de Kaiba avait été amélioré depuis leur précédente rencontre. Yûgi plaça Gaïa the Fierce Knight. Avec ses 2300 points d’attaque, il ne fit qu’une percée de la créature de Kaiba.

La foule hurla son mécontentement et sa déception. Kaiba n’avait plus que 1100 points de vie.

– Kruu, kruuu… Ne cris pas « victoire » trop vite… Je t’ai laissé entamer mes points de vie, mais ce n’est qu’une petite égratignure… Car voici… Blue Eyes White Dragon !

Le célèbre dragon blanc aux yeux bleus rugit derrière son propriétaire et d’un simple Burst Stream détruisit le chevalier de Yûgi, qui vit ses points de vie descendre à 1400. Face au dragon, Yûgi n’avait plus beaucoup de possibilité. Rares sont les monstres dépassant les 3000 points d’attaque.

Mais il ne pouvait pas abandonner maintenant, au deuxième tour de jeu. Il était obligé de rester sur ses défenses. Plusieurs phases de combat passèrent, de la même manière. Chaque monstre que jouait Yûgi était impitoyablement éliminé par le dragon de Kaiba.

– Tu me déçois, Yûgi, avoua son ennemi, un soupçon de jubilation dans la voix. Je m’attendais à bien mieux de ta part. Finalement, je crois que je n’aurais même pas le plaisir de jouer les deux autres dragons… Mais, que dis-je ? Voici justement… un autre… Blue Eyes White Dragon ! Wahahaaaa !

Le deuxième s’installa à côté du premier, rugissant de concert. Pour Yûgi, la défaite semblait inévitable. Mais il croyait encore en l’âme de cartes. Il savait que jamais son jeu ne le laisserait tomber. Aussi, il piocha, confiant. Et ce fut le miracle.

– J’active la magie Swords of Revealing Light ! Pendant trois de tes tours, tes monstres ne pourront déclarer une attaque. J’ai neutralisé tes dragons, Kaiba !

– Joue la montre autant que tu peux, Yûgi, cela ne fait que retarder ta sombre défaite…

Yûgi ne prit pas ombrage de cette pique, il était trop heureux d’avoir retardé l’échéance. Il ne savait pas encore comment inverser la situation, mais ces trois tours était une chance inespérée. Même Jôno-Uchi trouvait que c’était bien joué.

– Bon, puisque je suis coincé je vais mettre Saggi the Dark Clown en défense. A ton tour, Yûgi.

– Voici le Black Magician : Black Magic !

– Oh, pauvre petit clown. Mais je perdu aucun point de vie sur cet échange… Encore deux minuscules petits tours, as-tu une solution ? Non ? Oh, quel dommage… Cette fois, je mets Mystic Horseman en défense. Moi aussi je peux rester passif…

Les railleries de Kaiba n’arrangeait pas la rage de Yûgi. Il avait pris le deck de son grand-père qu’il ne connaissait à peine, même s’il partageait des cartes communes avec le sien. Mais les possibilités de combo semblaient moindre et il n’avait, du coup, aucune tactique applicable.

Dans sa main, il n’avait que des cartes d’attaque extrêmement basse. Moins de 500 pour certaines ! La bonne blague ! Pourquoi papy Sugoroku gardait de telles cartes dans son deck ? Un bras droit, un bras gauche, un pied gauche ? Sérieux ? Qu’est-ce que c’était que ces idioties (pour rester poli) ?

– Oh, putain !

Yûgi se mordit la lèvre inférieure. Devant la révélation qui s’était offerte à lui, il n’avait pu s’en empêcher. Trop tard, le mal était fait. Faut dire qu’il ne pensait pas voir cette carte un jour.

Exodia.

Un mythe parmi les mythes. Cinq cartes à rassembler, les deux mains, les deux pieds et la tête, pour pouvoir invoquer le monstre le plus puissant de ce jeu. Et il était dans le jeu de papy. Ah ça, il était malin le vieux, un vrai cachottier.

Yûgi comprenait mieux pourquoi il avait accepté le duel contre Kaiba. Dommage qu’il n’ait pas construit un deck tournant autour de ces cinq cartes avec une stratégie de pioche et de défausse. Là, seule la chance pouvait encore sauver Yûgi.

– Alors, tu pioches ou tu abandonnes, ricana Seto.

Yûgi piocha, espérant piocher l’une des deux cartes qui lui manquait. Bingo ! C’était le pied droit. Il ne put s’empêcher de sourire. Kaiba perçut le changement dans l’attitude de son rival. Qu’à cela ne tienne. C’était son tour, puisque Yûgi ne joua rien. Il était comme un condamné à mort, attendant que le bourreau vienne faire son office. Kaiba ricana en découvrant sa pioche.

– La déesse de la victoire est de mon côté, Yûgi… car voici le troisième Blue Eyes White Dragon !

– Urks !

Burst Stream ! Dis adieu à ton Black Magician !!!

Yûgi n’avait plus que 900 points de vie. Sa situation n’était pas encore totalement dramatique. Mais il n’avait plus rien pour se protéger, l’un des dragons était libre et le sort des épées lumineuses se terminait. Il était dedans jusqu’au cou.

– Tire ta dernière carte, Yûgi ! Quelle qu’elle soit, tu vas mourir !!!

Les Swords of Revealing Light disparurent, libérant du même coup les deux autres dragons blancs. La seule chance de Yûgi, c’était de réussir à tirer la dernière du combo Exodia. Le corps. Mais quelle était la probabilité de tirer la seule carte assurant sa victoire parmi tout le tas de cartes ? Assurément très très faible.

– Allez, Yûgi. Tu n’as plus qu’à tirer une dernière carte pour être soulagé… soulagé pour l’éternité dans les ténèbres !

Yûgi sourit. Après tout, ce n’était qu’une carte. Pas de quoi en faire tout un psychodrame. Il n’avait pas peur. Plus maintenant. Qu’importe si sa vie dépendait de la carte d’un jeu pour gosse. Il était confiant.

Et il piocha.

– Kaiba, tu te trompes. Ce n’est pas la folie qui me fait sourire, comme tu sembles le croire. Car l’espoir est entre mes mains. La carte que je viens de tirer… Exodia, the Sealed One !

– Quoi ? Non, c’est impossible ?! Tu aurais réussi à réunir les cinq cartes ! Ça ne s’est jamais vu !

– Il faut une première à tout…

Les cinq cartes s’envolèrent au-dessus de la table de duel et une ligne de feu dorée les relia, formant une étoile à cinq branches. Kaiba était tétanisé. Il ne pouvait croire ce qu’il voyait. Exodia ? Exodia !

Le bras droit du dieu banni jaillit de la carte, suivi rapidement du reste de son corps.

– Exode Flams !

L’attaque d’Exodia, dévastatrice, éblouissante, réduisit les trois White Dragons en poussières.

– Mes cartes étaient peut-être faibles, mais leur union a donné naissance à une puissance sans limite, Kaiba !

– C’est absurde !

– Pas autant que de déchirer une carte pour être le seul propriétaire des autres bouts de carton. Sur ce, c’est le moment de vérité, Kaiba ! Le Jeu de la Sanction ! Mind Crush ! Ton âme corrompue par la bêtise est détruite ! Oups, je parle dans le vide, là…

Le jeu était terminé. Kaiba resté assis sur sa chaise, la bouche entrouverte, un filet de bave au coin des lèvres. Yûgi sortit du Cube, victorieux. Exodia le suivit.

– Que ?

Mais il n’eût pas le temps de s’étonner plus longtemps. Un gamin pré-pubère se jeta sur lui, furieux.

– Qu’as-tu fait à mon frère ?!

Il s’agissait donc de Mokuba Kaiba, vice-président de la KaibaCorp.

– Trois fois rien, il est sous le choc de la défaite et victime de son propre Jeu de la Sanction, mentit Yûgi pour ne pas se voir traîner au tribunal. Il devrait revenir à lui d’ici un mois ou deux, au plus tard. Le jour où il aura fini de se reconstruire, il reviendra… Et il devrait être de meilleure humeur que dernièrement.

Quand Yûgi fut libéré, Exodia avait disparu. Était-ce un fait de sa seule imagination, suite à ce duel ? Mais une rapide discussion avec Jôno-Uchi le convainc du contraire. Le terrible et puissant dieu issu des cartes, normalement scellé à tout jamais dans son monde, s’était incarné sur Terre. Et il y avait foule de témoins.

Après la défaite de Kaiba, la foule s’était dispersée. Certains étaient déjà parti, dégoûtés, dès qu’ils avaient vu Exodia apparaître et compris l’échec de Kaiba. Ils ne supportaient pas que leur idole ait pu perdre face à un inconnu. Cela faisait déjà un certain nombre dont Fameginkgo n’aurait pas à s’occuper. Mais le public restant, ayant potentiellement assisté à la fuite d’Exodia, était nombreux.

Yûgi appela au QG. Ce fut Anzu qui répondit :

– On a besoin de vous ici, prévint le capitaine. Il va falloir retconiser toute une foule et prendre le contrôle des caméras de sécurité. On a un monstre en fuite.

Yûgi soupira. La journée était loin d’être finie…

*************

Ce chapitre n’état pas prévu à l’origine. Mais en écrivant la première rencontre entre Yûgi et Kaiba, je me suis rapidement rendu compte que je ne pouvais pas mettre la récupération du Dragon Blanc et l’apparition d’Exodia sur le même plan, dans le même chapitre. Ce qui signifiait un retour de Kaiba. Qu’il me fallait justifier et mettre en scène, argh ! Donc voilà.

Reprenant le Death-T du manga, je l’ai abrégé pour qu’il tienne en deux à trois milles mots et quelques. Comme je n’avais pas de plan, tout est improvisé (duel compris, bien qu’il reprend les cartes clés du manga). Même cette fin étrange avec l’escapade d’Exodia !

Next time : Bakura & his evil plans !

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