Le Mythe de Donyatsu

« L’horreur eût été moindre si les diverses descriptions des monstres n’avaient pas si bien concordé. En l’occurrence, elles présentaient plusieurs points communs. Ces êtres fantastiques étaient des espèces d’énormes anneaux à tête de chat munis de deux paires de pattes et d’un glaçage blanchâtre déposé au milieu du dos. »

« L’idole mesurait quatre à cinq centimètres de haut et était d’une facture exquise. Elle représentait un monstre grossièrement ronds dans ses contours; mais avec une tête de chat dont la face n’était qu’une masse aux yeux obscènes, un corps creux d’aspect caoutchouteux, des coussinets formidables aux quatre membres et une couche glacée sur le dos. L’ensemble donnait une impression de vie anormale, d’autant plus terrifiante que la statuette était d’une origine absolument inconnue. »

-récits de survivants

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Hier ont donc débarqué chez moi deux de ces horribles chat-beignets dont les yeux vides sont emplis d’une horrible malignité.  Je vais vous ai déjà touché deux ou trois mots de ces étranges créatures dernièrement. J’espère que vous ne m’avez pas cru fou. Car ce récit pourrait vous en convaincre.

Lors de la découverte de leur existence, j’ai évidemment craqué sur la version de Noël, les Xmas Donyatsu, d’après ce que j’ai difficilement réussi à déchiffrer, et ce même si ces sons semblent imprononçables pour un homme normalement constitué.

Heureusement, ils étaient soigneusement emballés sous leur protection plastique, afin de m’éviter tout contact avec cette matière d’origine inconnue. La langue étrange au dos des emballages montrent bien toute la folie qui règne dans cette sombre histoire… Je ne suis pas sûr de parvenir au bout de ce récit sans me perdre dans ma propre folie…

Le papier-bulle n’était malheureusement pas fourni, mais j’en ai toujours en réserve. Toujours. Cela fait tellement de bien de briser une à une ces petites et innocentes poches d’air. Tellement de bien…

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Cependant, l’emprise de ces êtres venus d’ailleurs sur ma faible conscience humaine fut telle que je ne résistais même pas une heure avant de céder à l’honteuse tentation et de les libérer de leur prison de cartons et plastiques. Ce fut laborieux. Un véritable enfer; piégé entre l’envie de jeter au loin ces répugnantes reliques d’un autre âge et l’irrésistible besoin de leur apporter une délivrance. Celle qu’ils réclamaient tant, depuis des nuits, dans mes rêves emplis de formes ténébreuses et monstrueuses et dont la seule évocation me donne des nausées.

Rapidement, les deux Donyatsu, sûrement frères, même si je ne peux que le supposer, ont pris commande de moi-même. Je n’ai qu’un vague souvenir de cette journée, et seules ces photographies, parfois floues, parfois mal cadrées, peuvent témoigner de l’incohérence de mes actes.

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Comment ai-je pu, sous leur entière domination, m’astreindre à des tâches aussi humiliantes ? Comment ai-je pu, ne serait-ce qu’une seconde, m’amuser à les mettre en scène, les entourant d’une guirlande rouge et blanche comme si cela pouvait atténuer un minimum leur aura malsaine ? C’est insensé.

Et pourtant ! Il semble bien que ce soit là l’unique réalité possible…

Alors que je prenais sous toutes les coutures la première de ces horreurs, dont la peau verdâtre évoque plus un marécage putride que le houx de Noël, il me vint l’idée oppressante mais néanmoins fortement plausible que tout ceci n’était que le prélude angoissant d’une invasion prochaine de donyatsu.

En effet, rien ne pouvait infirmer l’impression gênante qu’ils étaient les premiers émissaires d’une race disparue ne désirant que le chaos et la destruction. Aurais-je été tel Pandore ouvrant la boîte, libérant ainsi tous les maux sur notre pauvre et ridicule planète ? Sauf que, pour nous, il n’y a plus aucun espoir…

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Regardez ses yeux d’où seuls les Ténèbres les plus opaques et les plus pernicieuses s’expriment, regardez ses babines atroces qui se déchirent en un sourire carnassier, dévoreur de chair fraîche. De chair humaine.

Regardez ce glaçage blanc voulant imiter la neige, sur lequel d’étranges motifs indéchiffrables prouvent leur origine au-delà des frontières de la connaissance humaine. Comme ces étoiles dorées, parsemées sur leur corps étrange, qui indiquent vraisemblablement la position de leur planète dans un lointain système solaire.

Regardez ses pattes malingres aux griffes rétractiles, ses pattes recouvertes de neige blanche, d’une pureté accusatrice. Avant que ce ne soit le sang de votre serviteur innocent qui ne les recouvre. Car je ne sais ce que je deviendrais une fois ce billet publié.

J’ai réussi à échapper à leur influence, mais pour combien de temps encore ? Que feront ces chose d’outre-espace quand elles sauront que leur venue sur Terre n’est plus un secret ? Quand elle sauront que j’ai tout dévoilé de leur complot machiavélique sur un blog ?

Oui, c’est un risque à courir. Tant pis pour ma vie. De toute façon, j’étais perdu dès que j’ai posé mes yeux sur leur monstrueuse apparence. A l’instant même où mon regard à croisé le leur. Ses yeux dans lesquels on ne lit que pure folie.

Mais désormais, vous êtes au courant. Et si suffisamment de personnes en sont informés, si suffisamment de personnes se préparent, alors, peut-être, pourra-t-on retrouver un espoir. L’espoir que l’humanité survive à leur arrivée.

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Je ne suis pas paranoïaque. Juste réaliste. Je sais combien les forces qui veulent détruire notre race sont puissantes et déterminées. Et patientes. Mais si elles essuient un revers important, même si l’échec les retarde, les donyatsu reviendront, plus forts, plus organisés que jamais.

Mais je sais pas tout. Je croyais en savoir déjà beaucoup, et pourtant…

Et pourtant, à chacunes de mes macabres découvertes, je m’enfonçais progressivement dans l’horreur la plus noire. Chaque révélation écoeurante amenait son lot d’idées morbides.

En effet, outre les clochettes reproduites à une échelle miniature et qui produisent un son lugubre, les deux donyatsu ont, dans leur dos, si l’on peut nommer cette partie de leur corps ainsi, une marque inconcevable, dont la provenance pourrait attesté des liens immoraux qu’ont noué ses êtres d’outre-espace avec des humains comme vous et moi ! Comme le signe d’une appartenance à un culte secret…

Ces figurines, malgré leur petite taille, recelait en elle une volonté de domination et d’annihilation épouvantable, et je ne pouvais y résister. Il me fallut ruser d’efforts pour parvenir à arracher les clichés suivants, dévoilant ainsi ce sigle aberrant, qui me trouble encore aujourd’hui.

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Peut-être que je suis dans l’erreur mais, si mes yeux ne m’abusent, je vois là, à peu près distinctement, © KY/SE. Des initiales qui ne peuvent pas me tromper, après avoir passé tant de mois à enquêter sur le dossier. KY, pour Kozaki Yûsuke, le japonais aliéné qui, sous la contrainte, a osé commettre un manga sur ces créatures d’outre-espaces et les rites étranges de leurs adorateurs fanatiques. SE, pour Square-Enix, l’éditeur qui contrôle la publication dudit manga, et qui doit donc être infesté de membres de ce culte, afin que le mal se répande sur Terre…

Et en confiant la production de ce genre de figurines à Algernon, Square-Enix montre là son ambition d’envahir le monde avec sa religion impie. Je ne peux laisser faire ça. Je ne peux regarder le monde, mon monde, se détruire dans l’abîme de la folie destructrice que souhaite ces donyatsu.

Mais je ne sais si, seul et isolé comme je suis, ma voix sera suffisamment forte pour que son message soit entendu et compris. Ceci est un appel à l’aide et j’espère qu’il sera lu et compris pour ce qu’il est, et non pas confondu avec un vulgaire torchon tel qu’il en fleurit dans les internets.

Car ils ont tout prévu. Tout.

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A ce stade, vous devez déjà me prendre pour un fou bon à interné dans l’asile le plus proche. Ne niez pas, je le sais. Moi-même, je n’avais jamais pris les avertissements au sérieux. Moi-même, j’avais été aveuglé bêtement par les média qui tentent d’endormir nos consciences et nos craintes. Mais pourtant, l’évidence est là, criante, sous nos yeux.

Il suffit de lire les premières pages du manga Donyatsu, dont déjà l’horrible sonorité déchire nos tympans, pour s’en rendre compte. Le début nous présente un monde apocalyptique, sans aucune trace de la race humaine si ce n’est des cadavres desséchés ! Et alors que la planète n’est plus que ruines et décombres, voilà que l’on voit, joyeusement, deux donyatsu gambader, vaquant à leur destruction quotidienne !

Est-il encore permis de douter, alors que les preuves accablantes s’accumulent ?

Bien évidemment que non. Je ne doute plus. Même si je ne suis plus aussi sûr qu’avant de ma santé mentale, je sais que cela n’est que la pure vérité, découverte dans l’effroi et l’angoisse d’être découvert. Car j’ai laissé des traces, certainement, et remonter jusqu’à moi sera, pour eux, un jeu d’enfant. Effacer ce billet aussi. Effacer ma vie aussi.

Mais je me moque du danger, je ne suis plus à ça près. Je me moque de ces créatures repoussantes, qui tentent d’être adorables. Car, en fait, au sens premier du terme, elles le sont. Quelque part sur le globe, des groupes de dégénérés leur vouent un culte ignoble dans le but avoué d’apporter mort et désolation ici-bas.

Prions pour que jamais ils ne réussissent. Car la fin du monde n’était pas celle que les Mayas auraient soit disant prédite. Ce n’était qu’un bête calendrier, avec une fin, comme celui que veut vous vendre votre facteur. Ou vos pompiers, ou vos éboueurs, enfin, bref, des gens qui veulent des sous. Je m’égare.

La fin du monde, ce sera le jour terrible où ces choses surgiront des eaux tumultueuses sous lesquelles elles reposent pour des siècles et des siècles, attendant sans relâche la délivrance qu’ils réclament via les rêves et pensées des êtres faibles et malléables à merci…

Donyahlu

Post-scriptum :

1) Je tiens à préciser, pour Meloku, que non, mais l’intégrale de mes Nana (à savoir, les quatorze tomes, vu que j’attends une éventuelle reprise pour continuer mes achats) ne te reviendront pas à ma mort. Désolé, mais ma gentille soeur à la priorité absolue en la matière.

2) Ces Xmas Donyatsu, sous-race aussi décadente que les originaux, ont posés sur le prochain manga qui fera l’objet d’une chronique, si je suis encore de ce monde pour la rédiger…

6 réflexions sur « Le Mythe de Donyatsu »

  1. Mais… mais p****n xDDDDD
    Je sais pas ce que t’as fumé, mais je veux l’adresse de ton fournisseur!

    Le pire dans tout ça, c’est que le texte est bon, très bon même, si tu écris tout le temps comme ça, j’espère que tu te feras publier un jour.

    En dehors de ça, impossible de faire plus original pour présenter ces… « charmantes? » petites bêtes, ça change des simples reviews-photo qu’on peut trouver en général. J’suis fan! 😀

    1. J’suis en train de lire du Lovecraft (les deux passages débutant cet article étant quasiment des copiés-collés de Celui qui chuchotait dans les ténèbres et L’appel de Chtulhu), ceci expliquant donc ce billet bien inspiré. 🙂

      Mais je te rassures (ou pas), la plupart du temps, j’écris des trucs bien plus nazes (dommage pour moi, d’ailleurs). >_<

      Et puis, je dois avouer qu'en vérité, je suis un adepte dévoué à la cause des donyatsu, alors je ne pouvais qu'encenser ces êtres aussi moelleux et adorables, oui… adorables…

  2. Et mes Nana alors? Ils en mettent du temps pour te retrouver ces Donyatsu. (Je tiens d’ailleurs à signaler que je trouve mon nouvel « avatar » bien plus inquiétant et hideux que ces chats-beignets.)
    A quand des chats-napolitains?

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