Daria

Daria est une série américaine de 65 épisodes répartis sur 5 saisons, auxquels s’ajoutent deux films, diffusés sur MTV entre 1997 et 2002. L’un se déroulant entre les saisons quatre et cinq, le second concluant l’aventure. On  aurait pu avoir une sixième et dernière saison de six épisodes, mais le projet est finalement devenu ce fameux second film.

Tout cela promet des heures et des heures de visionnage à qui ose s’attaquer à la série.

A l’origine, Daria est un personnage récurrent de la série Beavis and Butt-head, créée pour contraster avec la débilité de ces deux-là. Et alors que cette dernière approchait de sa fin, MTV a commandé un spin-off, et voilà comment tout a commencé !

D’ailleurs, si B&B a repris dernièrement (après 14 d’absence !), il n’y a eu aucune annonce concernant Daria, et elle aurait fait une sorte de caméo, mais sans plus. Pas de retour prolongé dans la série dont elle est issue, donc.

Une intégrale DVD est sortie aux USA en 2010, mais aucune nouvelle pour l’Europe… Un problème de droits pour les musiques employées. Beaucoup ont du être changées pour la sortie DVD…

Daria commence le jour où la famille Morgendorffer déménage à Lawndale. Daria, douée d’un cynisme extraordinaire et d’une joie de vivre au ras des pâquerettes, va devoir s’intégrer dans un nouveau lycée. La sociopathe qu’elle est aura des difficultés évidentes. Mêlant humour noir, remarques acides et ironie cinglante, Daria est rapidement mise à l’écart des autres élèves et remarquée par la psychologue du lycée.

Voilà en gros pour le résumé du premier épisode. Pour le reste, on suivra la vie scolaire de Daria, les déboires familiaux de ses parents et les futilités de sa soeur, Quinn.

Grâce aux cours de confiance en soi, auxquels Daria est forcé d’assister, elle se fera une amie, Jane. Ainsi se forme le couple culte de la télévision. Sans aucun sous-entendu sexuel (pour une fois), merci bien.

Jane est légèrement moins asociale que Daria. Partageant néanmoins son sens inné de la répartie,  elle a plus de facilités à se mêler à la populace. Pour son propre bien.

Les autres participants de ce cours, eux, resteront figurants à vie et ne seront pas intégrés à ce qui aurait pu devenir la bande des outsiders de Lawndale. En l’état, on restera donc avec un duo comique (façon de parler).

De son côté, Quinn incarne la superficialité incarnée. Elle va donc tout faire pour mentir le moindre lien qui pourrait la rapprocher de sa soeur, euh, sa « cousine ». Rapidement, elle se fait des amies (et des admirateurs pas subtils). Totalement l’inverse de Daria, donc. Et pour continuer sur sa lancée, elle fera même partie du club de mode du lycée, présidé par Sandi et composé de deux autres membres, Stacy et Tiffany.

En parlant de Tiffany, il s’agit d’un de mes personnages préférés, avec sa façon particulièrement lente et monotone d’ânonner ses phrases. Avec un vocabulaire qui se limite souvent à « Oh, la, la… », ou à répéter bêtement les derniers mots de ses copines. Pauvre Tiffany. Mais c’est bien pour ça qu’on l’aime.

Helen, la mère, travaille dans un cabinet d’avocat. Et son travail, c’est sa vie. Elle ne passe pas cinq minutes sans recevoir un coup de fil de son boulot, avec une affaire urgente à régler. Pour autant, elle ne veut pas délaisser sa famille, qu’elle essaie de gérer avec le même professionnalisme que son job.

Pour compléter le tout, il ne reste plus que Jake. Et le père de la famille Morgendorffer est un cas complexe, lui aussi. Traumatisé durant son enfance par son père, il souffre d’un manque de confiance en soi, un manque d’autorité, et peut s’énerver facilement contre n’importe quelle raison, avant de subitement changer d’humeur.

Ce sont tous des cas psychologiques, dans cette famille. Tous.

Si Daria est donc un être atypique, on remarque rapidement que sa famille n’est pas en reste. En fait, le monde qui l’entoure, même en dehors du cadre familial, est loin d’être totalement normal.

De Brittany la pom-pom girl écervelée au professeur soumis et niais Mr O’Neill, on a tout un éventail de personnalités inordinaires,  mais parfois caricaturales, auxquelles l’ego de Daria devra s’exprimer. Et ce ne sera pas toujours jolis à voir. Car la pauvre Daria voit souvent ses petites répliques sanglantes détournées de leur sens original.

Mr O’Neill n’y verra que de la bonne volonté au lieu du mépris glaçant, tandis qu’un Kevin interprétera tout ça selon le sens qui l’arrange. Du moins, les rares fois où il aura compris de quoi on parle.

Jane Lane est donc bien la seule à pouvoir comprendre Daria et à l’accepter telle qu’elle est.

Mais cessons-là de traiter des personnages et de leurs multiples pathologies, pour nous intéresser au scénario. Car malgré la flopée de persos dignes d’être appréciés, sans histoire pour les faire évoluer, on n’obtient rien.

Tout au long des cinq saisons (et deux films, n’oublions pas ces deux films), Daria se promènera principalement dans son lycée, se préparant à aller à la fac.  D’autres épisodes la verront partir en camping ou à un mariage; et si des intrigues croisées se nouent dans les épisodes, il n’y a pas réellement de fil rouge ou d’évolution forçant à les voir dans l’ordre. Cela changera à partir de la saison 3.

Et à part l’épisode musical (3.07) que je n’ai pas du tout apprécié (mais alors, pas du tout), il n’y a aucun autre épisode à jeter, tous partant d’une bonne idée et l’exploitant avec brio. Il faut dire que le charme incontestable de Daria pour transformer toute situation banale en un essai critique sur la société d’aujourd’hui (enfin, du début des années 2000). Et parfois à ses dépends.

Et c’est dans ces cas de figures qu’on se marre. Pauvre Daria, auto-piégée par son anticonformisme !

Au fil des épisodes, il y a un personnage qui va bouleverser la situation, en s’incrustant dans la routine du couple Jane/Daria (cours, Sick Sad World, pizza, et rebelote). Je parle bien évidemment de Tom.

Il est intéressant de noter qu’il s’agit d’un personnage extérieur à tout ce qui entoure Daria. Il ne vient pas de sa famille et ne suit pas ses cours au même lycée qu’elle. Un total inconnu sorti de nulle part.

Et qui divise le fandom pour des raisons que je tairais, mais qui sont évidentes pour qui connaît un peu (ou beaucoup) la série.

Avec l’apparition de Tom, la relation entre Daria et Jane évolue, une triangulaire s’installe, et l’amitié entre les deux filles se retrouve même menacée ! (Oui, je spoile un peu, lalala…)

Bref, au moment où l’on pouvait sentir poindre la redondance, la venue de Tom permet aux scénaristes de souffler un bon coup et de faire un réel lien entre les épisodes, marquant ainsi une progression notable de la série. De nouvelles possibilités à explorer s’offrent ainsi, et si les épisodes restent principalement indépendants les uns des autres, vaut mieux désormais les suivre dans l’ordre, pour éviter de se perdre. Certains passages entraînant des évolutions marquantes.

Puisqu’on en parle, on pourra remarquer que la venue de Tom coïncide avec les films inter-saison. Même si, à vrai dire, il n’y en a eu qu’un, le second concluant la série (et ne peut vraisemblablement pas être entre deux saisons, uhuh).

Vivement la rentrée (Is it fall yet ? en vo) se situe après le cliffhanger haletant de la saison 4, et fait le pont entre une fin d’année scolaire et le début d’une autre. Malgré les vacances, ou peut-être bien à cause d’elles, l’ambiance de cet épisode rallongé est assez tendu. Néanmoins, ça s’arrange et ça permet de faire le point avant la rentrée (c’est-à-dire, avant le prochain épisode).

Enfin, Adieu le lycée (Is it college yet ?  en vo) conclut la série d’une bien belle manière, même si prévisible. Tiens, j’y pense, en voyant le titre vo…

J’ai regardé la série en vf. Le doublage est bon et s’améliore avec les épisodes. Pas de soucis de ce côté là. Par contre, pour la traduction… Le mot « college » est  trop souvent laissé tel quel, alors qu’il s’agit du plus célèbre des faux amis anglais. Et puis voir Daria et Jane préparer des dossiers pour le « collège » alors qu’elles sont au lycée, ça pose des problèmes de cohérence…

Mais passons, pour conclure sur une meilleure note (mais je ne pouvais pas laisser passer ça, en même temps). Daria est l’une des meilleures séries animées de ces dernières années, et il serait inhumain de passer volontairement à côté.

5 réflexions sur « Daria »

  1. T’as déterré une vieillerie là x)

    Daria, ça fait partie des séries que je regardais par intermittance quand j’étais gamin sans en comprendre la portée. Résultat, je n’ai pas beaucoup de souvenir de cette série, si ce n’est la voix monocorde de Daria et sa pine-co.

    Je savais d’ailleurs pas que c’était MTV qui a fait cette série. MTV, c’est les rois pour faire des émissions débiles mais où tu restes scotché dérrière. Je me souviendrai toujours de Yo Momma, Télé poil, Parental Control, Kiffe ma Mère… Seigneur, c’était tellement débile que je riais à gorge déployée.

    Et c’est quoi cette histoire de Tom et des raisons à taire ? Raconte.

    1. Ah ça, oui, c’est vieux. Je me rappelais juste qu’il était impossible d’être aussi asocial que Daria sans mettre fin à ses jours en moins de temps qu’il n’en faut pour l’écrire. Du coup, revoir les épisodes était comme un devoir de vacances à remplir, une obligation pour ma culture personnelle !

      Sinon, Tom, c’est…

      /!\SPOIL /!\

      …le petit ami de Daria.

      /!\ FIN DU SPOIL /!\

      Voilà donc ce qui a déçu certains fans de la série… (moi, ça m’a un peu surpris)

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