Neon Genesis Evangelion

Neon Genesis Evangelion, c’est maintenant un quand même assez vieil anime de 26 épisodes, qui a marqué toute une génération et que j’ai loupé à quelques années près. Quatre ans après (par rapport à la sortie française), et je mettais (enfin) au manga. Bref, cela aurait été sympa qu’ils daignent m’attendre un peu. Mais bon, tant pis, j’ai fait sans pendant des années… J’ai survécu tant bien que mal, et me voilà, plus de dix ans après sa sortie, à explorer l’univers de cet anime.

 Catch Me If You Can

Evangelion, c’est l’histoire d’un gosse, Ikari Shinji, qui va devoir piloter un robot géant pour affronter des monstres dénommés « Ange ». Je ne sais pas pour vous, mais dis comme ça, moi, ça m’évoque pas le chef-d’oeuvre tant encensé. Et pourtant !

Le début de la série est nimbé de mystère. On ne sais pratiquement rien sur le Second Impact survenu 15 ans plus tôt, en 2000, sur la période qui suivit ou sur les causes véritables de la catastrophe (on nous parle d’une explosion due à un météore, mais dans ce genre de série, faut se méfier des faits pré-établis comme étant sûrs..).
C’est dans ce contexte post-apocalyptique, mais pourtant quasiment normal par rapport à ce qu’on connaît (la carte du monde a un peu changé, c’est tout), que l’on fait connaissance avec Ikari Shinji, qui va revoir son pas très cher père après trois années d’absence. On sent d’emblée que les deux-là ne s’entendent pas très bien, qu’ils ont du mal à communiquer, et cela va entraîner tout un tas de truc durant toute la série.

Exceptés les combats, les premiers épisodes baignent dans une ambiance de légèreté et d’humour. Beaucoup de fraîcheur, peu de sérieux. En gros, un Ange se pointe et Shinji, via l’Eva-01, le détruit, avec parfois un peu de difficultés. Car les Evangelions, robots géants conçus dans le but de les affronter, ne peuvent être pilotés que par des gamins de 14 ans (ni plus, ni moins). On se demande bien pourquoi. Pas d’inquiétude à avoir, on n’aura pas de réponses claires et pertinentes à ce sujet.

Mais contrairement à beaucoup d’anime avec divers ennemis (au nombre indéterminé), chaque épisode ne voit pas le même schéma se répéter. Même si, il faut bien l’avouer, l’Ange a tendance à apparaître dans les dix dernières minutes de l’épisode pour se faire poutrer sauvagement deux-trois minutes avant le générique. Mais la grosse surprise, c’est le nombre d’épisode sans ennemi.
Alors que dans Card Captor Sakura on a seulement 4 épisodes sur 46 sans cartes ennemies (lors de la phase de capture), ici sur les 26, une dizaine ne comporte pas de combat Evas VS Ange. Plutôt impressionnant, pour une série basée sur ce concept.

Du coup, on peut légitimement se demander : « mais avec quoi remplissent-ils le reste ? » Eh bien, réponse, avec du mélodrame et des sentiments, des réflexions parfois inutiles et des longs plans fixes déjà vus mais réutilisés jusqu’à les user. Alors, dis comme ça, c’est vrai que ça a l’air chiant. Mais il faut bien avouer que les premiers épisodes, et les sentiments de Shinji sur un plafond inconnu (le pauvre déteste les plafonds inconnus), alors que d’autres personnages semblent bien plus intéressants (Rei, par exemple, pour en citer au moins un parmi tant d’autres), c’est légèrement frustrant.
D’autant plus que Shinji est apathique. C’est quelque chose qui revient souvent dans la série, les personnes qui ne sont que des « poupées » obéissant servilement (c’est pareil pour Rei, sauf qu’avec elle, c’est touchant, avec Shinji, c’est agaçant).

Tiens, on va donc parler de Rei, parce qu’elle plus bien mieux.
Rei, c’est la fille mystérieuse quasi-muette qui pilote déjà des Evas au début de la série et qui donc connaît sûrement des bouts de vérité. En plus, elle offre des scènes de fan-service, dans sa grande générosité. Alors, que demander de plus ?

En tant que First Children, elle tisse un lien particulier avec Gendô Ikari, le père de Shinji, ce qui, en plus d’intriguer ce dernier, le rend légèrement jaloux. Pourquoi son père s’occupe plus d’elle que de lui, son seul et unique fils ? Pourquoi regarde-t-il de cette manière Rei ? Pourquoi Shinji n’a pas le droit à autant de considérations ?

Vous aurez la réponse, après la pub’ ! visionnage des derniers épisodes. Et quand la vérité éclate, c’est autant troublant pour Shinji que pour le téléspectateur. Parce qu’au final, cela devient assez glauque… en y réfléchissant…

Mais encore une fois, cela rend Shinji d’autant plus fade.

Passons à la Third Children. Enjouée et énergique, elle apporte un vent de fraîcheur et d’optimisme face aux deux autres mollusques. Asuka la rousse, pilote venant tout droit d’Allemagne, à bord de son Eva-02 rouge, va venir s’incruster dans la série, tout en détestant d’emblée les deux autres « élus ».

C’est clair que pour se faire accepter parmi eux, elle a choisi le chemin le plus difficile. Dur de se faire des amis quand on les engueule et rabaisse à tout bout de champ ! Mis à part ça, Asuka est agréable, elle, parce qu’elle ne passe pas son temps à s’apitoyer sur son sort à la « snif-tout-le-monde-il-me-déteste » comme Shinji. Un bon point pour elle.

Par contre, bizarrement, elle ne gagnera aucun combat contre un Ange sans l’aide de Shinji. Je ne sais pas si ce sont des relents de sexisme, mais sans le mec, les filles ne gagnent jamais. Jamais. Je dis bien jamais.
Sinon, si Asuka vous paraît un peu superficielle, cela change vers la fin, où elle devient encore plus névrosée que Shinji, et donc plus insupportable que lui. Cool.

Le Fourth Children. Oui, je les étudie un à un. Alors, lui, c’est un cas à part. Il n’a d’importance que durant deux épisodes. Et après, pouf, il n’apparaît plus du tout. Donc autant ne pas en parler. Voilà, c’est fait.

Le dernier pilote apparaît juste avant les deux derniers épisodes « spéciaux » (dans le sens « anormal », dira-t-on). Kaworu Nagisa n’est donc là que le temps d’un épisode, ce qui laisse très peu de temps pour développer le personnage correctement, entre sa relation amoureuse (?) avec Shinji, la révélation de sa véritable nature et sa mort. Le tout, en 20 minutes, montre en main. Un peu court pour véritablement s’attacher au personnage…

Pourtant l’aura de Kaworu est telle qu’il a marqué les esprit, en si peu de temps de présence. Sûrement grâce à sa relation ambiguë avec Shinji : les relations (plus ou moins) sexuelles entre hommes aident à la popularité auprès des fan-girls. Alors que, à vrai dire, tout ça est très maladroit et mal amené. En quelques minutes, Kaworu se pointe, s’incruste dans le bain de Shinji et flirte. Trop rapide ! Difficile d’y croire.

Et à ceux (celles ?) qui me hurleront « coup de foudre ! », désolé, je n’y crois pas. C’est juste que Shinji est déboussolé par tout ce qui lui arrive, et face à la solitude qui l’entoure, que quelqu’un face attention à lui, ça le touche, ça lui plaît. De là à tomber amoureux de la première personne qui lui montre un minimum d’intérêt…

En plus, Gainax nous offre un plan fixe long et monotone, avec juste une musique épique pour dynamiser sa mort. Zzzz…

A ceux-là s’ajoutent le personnel de la NERV, Ritsuko Akagi, Misato Katsuragi, Kaji Ryoji…
Si Misato est celle qui est mis le plus en avant au début, du fait qu’elle a la charge de Shinji (la pauvre), elle est également celle qui en sait le moins sur la NERV et ses secrets… Du coup, elle en devient plus attachante. Elle combat les Anges sans arrière-pensées (malgré un passé trouble), sans réfléchir à l’intérêt de récolter des données en vue du Plan de Complémentarité de l’Homme, juste pour les battre, pour les détruire et sauver le monde.

Alors que Ritsuko est mêlée de très peu à cette sombre histoire, en tant que scientifique responsable des Evas. C’est d’ailleurs elle qui révélera certains mystères.
Dans le même genre, Kaji apportera lui aussi quelques révélations et du suspens, même s’il a l’allure d’un drageur très superficiel au début. Enfin un mec intéressant dans cet anime. Parce qu’entre Shinji l’effacé, Gendô le boss-papa- méchant, Fuyutsuki le sous-fiffre inutile et Kaworu le séducteur suicidaire, on tient une belle brochette d’incapables. Au moins, Kaji aura essayé de faire avancé le scénario, lui. Pas comme Shinji qui se contente de le subir…

En bref, Neon Genesis Evangelion, est une bonne série, malgré ses longueurs et ses réflexions psycho/philosophiques parfois (souvent?) neuneu ou inutiles. J’ai peut-être l’air, comme ça, de la descendre plus bas qu’elle ne le mérite, mais en fait, j’ai vraiment apprécié cet anime. Juste envie de baffer Shinji, et ça ira mieux.

Les designs, ceux des mechas et des Anges, sont bien travaillés, et même plutôt classes. Gainax livre de belles scènes d’action, mêlé à la vie quotidienne de Shinji. Une belle brochette de personnages attachants (Shinji en est évidemment exclu) : Rei, Misato, Kaji et même Asuka, malgré les derniers épisodes où elle devient un Shinji en puissance.

Le scénario semblant si peu épais s’étoffe grâce à ces personnages, chacun nous permettant d’observer d’un autre point de vue les Evangelions et leurs secrets. Ainsi, même si le père de Shinji n’est pas particulièrement sympathique, il a néanmoins une grande importance, puisqu’il gère tout dans l’ombre, dans un but que lui seul connaît. Dans un but qu’on ne connaîtra pas, puisque, autant le dire, la fin est légèrement…spéciale.

Mais qu’ont-ils fumé ?

Je ne saurais dire, mais j’espère que pour eux, c’était bon. Parce que j’étais averti. J’étais déjà au courant. Depuis longtemps, très longtemps. Je savais que les deux derniers épisodes d’Evangelion étaient sujets à controverse. J’espérais faire partie de ceux qui apprécient, acceptent et comprennent cette fin. Mais là…

Alors qu’il y avait de quoi faire quelque chose de génial et d’épique, peut-être plus ou moins apocalyptique, avec le Plan de Complémentarité de l’Homme, voilà qu’on nous sort un épisode 25 abrutissant et long. Avec des scènes répétitives atteignant le paroxysme de ce qu’il est possible de faire. Le pire du pire.
Le dernier épisode est dans la même veine, mais l’originalité des graphismes sauve quelque peu le tout. Reste qu’après avoir cru pendant de trop longues minutes qu’ils allaient oser nous faire le coup du « oh, tout ça, c’était un rêve, lolilol ! », pour finalement obtenir une fin encore plus inutile… Arf.
Je suis déception.

D’un côté, cette fin est parfaite pour Shinji, qui sort enfin de sa coquille pour s’ouvrir au monde, mais quand même, après 24 épisodes allant du bon au très bon, on était en droit d’attendre autre chose que ça

17 réflexions sur « Neon Genesis Evangelion »

  1. J’ai souri en lisant ton billet parce que j’ai ressenti tout pareil.
    Une peste insupportable, un petit con dépressif et une niaise farouche pour protagonistes et on parle de chef d’oeuvre ?!
    Evangelion c’est la série sur laquelle je peux faire pleins de reproches et pourtant j’ai apprécié. C’est une sensation bizarre quand même.

    ATTENTION SPOILERS !!

    Si vous lisez ceci et que vous n’avez pas fini Evangelion, ce n’est pas bien, vous allez vous prendre de méchants spoilers vraiment pas gentils.

    Je suis obligé de revenir sur Kaoru, car c’est moment préféré dans l’anime. Sa citation: « j’ai un coeur gros comme ça » figure number 1 sur ma liste de citation préférée ! XD
    Bref. Voilà ma vision. Kaoru est un Ange. C’est un personnage solitaire qui vient cherché « l’amour » auprès de Shinji. Même s’il y a des sous-entendus, Kaoru n’éprouve aucun désir sexuel. Shinji, lui, « accepte » Kaoru car c’est un petit con qui ne sait pas dire non. Il prend les choses comme elles viennent et fini par s’attacher au personnage.
    Enfin mon dernier visionnage commence à dater un peu, c’était il y a deux ans de mémoire. Faudrait que je procure le coffret DVD pour tout bien revoir.

    Et, tu peux me confirmer ça: A la fin, Ritsuko tue Misato ?
    Ben ouais, je comprends rien >_<'

    FIN DES SPOILERS !!

    Minute pronociation dans les commentaires. Tu sais qu'Evangelion se prononce "et vent GAY lionne" ? Ca vient d'une mauvaise prononciation de mot Evangile dans la langue japonaise. Du coup, ils l'ont gardé pour l'anime.

    Merci, au revoir ^_^

    1. Oui, c’est vraiment la preuve qu’avec des personnages assez désagréable, on peut faire une série appréciable… XD

      SPOIL

      Pour Ka(w)oru, c’est exactement ça. Shinji est une poupée qui fait tout ce qu’on lui dit bêtement. Je comprend pas que personne ne lui ait dit de se jeter d’un pont dans les premiers épisodes, on aurait été plus tranquille ensuite. >.<'
      Sinon, non, à la fin, Ritsuko & Misato sont mortes, sans qu'on sache pourquoi, vu que ce sont deux scènes très courtes, apparaissant en flash. Mais elles n'ont pas l'air d'être exactement au même endroit…

      /SPOIL

      J'ai regardé Evangelion en vostfr, du coup, quand je suis malencontreusement tombé sur un épisode vf, ça m'a fait bizarre d'entendre "évangelion" à la française… Ô_o

  2. J’ai vu les dix premiers épisodes de l’animé et lu le manga jusqu’au dernier tome, et ce que je peux vous dire, c’est que je préfère Shinji à tous les autres personnages x)

    Dans le rôle du jeune paumé, il s’en sort bien, et il arrive à communiquer son malaise.

    Quant à l’animé lui-même, les dix premiers épisodes m’ont quand même parus être bien vides. Et deux épisodes en guise d’intro, c’esr trop. Pour qu’une série démarre en fanfare, mieux vaut que le premier épisode offre une déjà une petite conclusion (de mémoire, à la fin de l’épisode 1, Shinji ne faisait que rentrer dans l’eva pour son premier combat).

    Bref, il me manque plus qu’à me procurer l’intégrale Gold et rejoindre vos avis… ou pas.

    1. Il paraît que les Shinji du manga et de l’anime sont différents… L’un étant plus « actif » que l’autre.

      Sinon, il y a effectivement deux épisodes d’intro, mais Shinji finit bien le combat à la fin du premier épisode. C’est juste qu’il y a une ellipse passant directement de la scène d’entrée dans l’Eva au générique de fin. Pour nous ressortir le combat dans l’épisode 2, en tant que flash-back…

      Le manga est bien ?

      1. Shinji est moins chiant dans le manga. Et ouais, le manga est bien mais l’anime est supérieur. Y’a des trucs qui changent comme la raison pour laquelle on ne voit plus le Fourth Children.
        (Et dans le manga, il y a Rei à poil)

        Pour ma part, Shinji fait parti des deux pires héros de manga/anime. L’autre étant le raté de Love Hina !

        1. Faudra donc que j’essaie le manga, en plus d’Amanchu, Soil, Stone Ocean, Golden wind… Mon pauvre compte en banque… ;_;

          « Y’a des trucs qui changent comme la raison pour laquelle on ne voit plus le Fourth Children. »
          Cool, parce que dans l’anime, ça fait un peu bizarre, à peine désigné, il n’apparaît plus…

          Sinon, Keitaro>>>>Shinji.

  3. Oh oui… J’ai entendu parlé de la différence entre ce qui arrive au Fourth Children dans l’animé et le manga. Et de ce point de vue, le manga me parait avoir choisi une meilleure voie.

    Keitarô est sympa, sans plus.

    1. Bon sang, vous ne pouvez pas dire ça de Keitaro ! C’est the worst ever. Le héros inutile du manga le plus suréva(pour rester dans le thème de base)luer de tous les temps !
      Beurk, je préfère mater un épisode d’Hetalia ! C’est pour dire…

        1. Exact. Mais il agit parfois de son propre chef, et quand il s’apitoie sur son sort, c’est un élément comique du récit, pas du pathos exagéré…

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