Nura-Le Seigneur des Yôkaï

C’est sous ce titre que sortira Nurarihyon no Mago (qu’on pourrait traduire par « Le Successeur (ou l’héritier, ou encore le petit-fils) de Nurarihyon », chez Kana, en février prochain (dans deux semaines, donc). C’est donc aller un peu vite en besogne de le nommer « Seigneur », alors que c’est pas encore le cas dans les premiers chapitres. C’est un peu comme si on avait titré « Naruto, le Hokage » pour la série du presque-même nom. Vous comprendrez un peu plus tard (et plus bas) le rapport avec Naruto…

Ce manga, édité par Shûeisha au Japon, est donc le type même su shônen à rallonge (succès oblige). Cependant, connaissant ma passion pour les Yôkaï, on se doute bien que ce titre a des chances de finir dans ma mangathèque, au grand dam de mon compte en banque.

Ce titre de Hiroshi Shiibashi raconte l’incroyable histoire de Nura, petit-fils du grand yôkai Nurarihyon (dont on sent à peine que son prénom vient de lui). Elevé depuis son plus jeune âge dans la vieille demeure peuplée de yôkaï, ils sont pour lui des amis/serviteurs/idoles. Un peu tout ça à la fois. C’est donc une grande déception quand, à ses huit ans, un camarade de classe présente un exposé sur les méfaits des yôkaï : meurtres, disparitions d’enfants, vols… Quelle cruelle désillusion ! Pourra-t-il succéder à son grand-père comme celui-ci le prévoyait alors qu’il constate que les yôkaï ne sont pas les héros en qui il croyait ? (Quel suspens…)

Pour le peu que j’en ai lu – deux chapitres, il n’y a pas de quoi révolutionner l’univers codifié du shônen, mais ça se lit très bien. Les personnages sont sympathiques (j’aime beaucoup Aotabo ), le dessin est pas mal (les visages féminins me font penser au style de Yasuhiro Kano [Pretty Face]). Côté scénario, quelques trucs me rappelle Yu-Gi-Oh (la double personnalité plus adulte, plus sombre, notamment). Oh, et il y a quelques effusions de sang de temps en temps, c’est cool.
Je vais continuer de lire les scans pour voir si l’achat est nécessaire…

Cependant, la traduction de Kana laisse déjà à désirer, et ceux juste en quelques pages d’un extrait gratuit (disponible dans toutes les bonnes librairies). Ainsi, le vieux Nurarihyon n’est pas Seigneur DES Yôkaï, comme l’indiquerait le titre, mais DU Yôkaï (et ce, indiqué en première page, pour bien contredire le titre). M’oui, c’est sûr, il n’y a qu’un Yôkaï dans tout le Japon, c’est bête. Ou alors, le Yôkaï est un concept, une entité ? Nan, parce que quand je lis « Aujourd’hui, le Yôkaï ne fait plus peur », ben moi, ce genre d’erreur, ça me fait peur. Pourquoi cette alternance entre singulier et pluriel pour une même utilisation du mot ? N’y a-t-il personne pour relire, chez Kana ? Vont-ils nous remettre à chacune de ses apparitions la signification du suffixe « sama » (deux fois en 5 pages) ? Le traducteur, pourtant responsable de la traduction de Gunnm Last Order et de plusieurs titres de Miyasaki chez Glénat, aurait-il été malade durant la conception de ce titre ?
Tout ça, vous le saurez en lisant le premier tome !


A noter qu’une édition pseudo-collector sortira : « coffret » en carton facilement abimable, un bloc-note et un poster. Et le pire, c’est que je risque de l’acheter.

Ah, dernière info, de taille. Sur la page de présentation du titre, on peut lire :

Fans de Naruto, par ici : cette série risque de vous plaire !

Alors, Nura, relève de Naruto ?…